01 Rats de bibliothèque

Les investigateurs se levèrent tôt le samedi matin. La nuit avait été courte en raison des nombreux cauchemars qu’Iris, Pete et Mihail avaient faits. Charles avait bien essayé de rassurer sa douce, le réveil fut difficile et de larges cernes se dessinaient sous ses yeux. Le temps était au beau fixe depuis qu’ils avaient débarqué à Drosvona et cette journée ne dérogeait pas à la règle. Quelques paysans s’en allaient aux champs alors qu’ils prenaient un frugal petit déjeuner sous l’oeil mal réveillé de Drobne. Pas le moindre signe des Magyars depuis leur première rencontre.

Une fois leur toilette faite, ils repartirent pour les archives du père Ilie, toujours aussi bavard et heureux de pouvoir discuter avec des gens cultivés.

La journée se passa sans encombre et les recherches s’étendirent du milieu du XVIIIème siècle à la période contemporaine. Aux agissements suspects du Baron, les investigateurs avaient ajouté à la liste de leur étude tout ce qui pouvait concerner de près ou de loin l’étrange sceau qu’ils avaient découvert.

Le soleil commençait à rougir à l’horizon lorsqu’ils se retrouvèrent à l’auberge, le cerveau en ébullition après toute cette activité. Les débats commencèrent par un résumé de ce qu’ils avaient découvert.

On pouvait diviser le sceau en deux parties : l’étoile a cinq branches, aussi appelée pentagramme, et l’oeil enflammé au centre. Le cercle relativement bien délimité constitué par le rebord du sceau était vraisemblablement à associer avec l’étoile pour constituer un pentagramme fortement connoté de "magie", ou alors à attribuer à un auteur particulièrement soucieux du détail.

Selon un document semblant émaner de l’Eglise, on différenciait le pentagramme droit du pentagramme inversé, ces deux orientations déterminant deux valeurs symboliques contraires. Le pentacle droit, avec la pointe en haut, serait supposé bénéfique ou neutre tandis que le pentacle inversé serait plutôt maléfique voire diabolique.

En Europe, il s’agirait d’un symbole païen en rapport direct avec le principe féminin universel ou féminin sacré. Il aurait donc pu être dénaturé en symbole satanique par l'Église, afin d'éradiquer le paganisme et de convertir les populations au christianisme. Il aurait alors également été utilisé pour symboliser le principe païen des cinq Eléments que sont l’esprit, la terre, l’eau, le feu et l’air, chaque élément étant lui-même hautement symbolique de luttes et d’associations entre masculin et féminin. La région ayant encore aujourd’hui une forte prépondérance au paganisme, il y avait fort à parier que c’était d’autant plus le cas au XVIIème siècle

Iris, en bon ethnologue, remarqua que l’étoile pouvait représenter l'Homme avec ses cinq extrémités : deux bras, deux jambes, en haut la tête. Elle y vit aussi un symbole franc-maçon lorsqu’il était associé aux flammes.qui représenteraient le Soleil et donc la Lumière de la connaissance.

En bons américains, les investigateurs ne purent s’empêcher de voir l'oeil comme l’OEil de la Providence qui figurait en bonne place sur le Grand Emblème des Etats-Unis. L'"oeil omniscient" était habituellement inscrit dans un triangle et interprété comme la représentation de l'oeil de Dieu exerçant sa surveillance sur l'Humanité. Le triangle ici absent ou alors fortement déformé sous la forme d’une étoile, faisait aussi référence à la trinité et donc explicitement au dieu chrétien.

Une fois de plus, ce symbole apparaissait en franc-maçonnerie sous la forme de l’OEil Qui Voit Tout de Dieu, ce qui rappelait que les faits des francs-maçons étaient continuellement observés par Dieu, lui-même Grand Architecte de l'Univers. Là encore, la flamme pouvait faire référence aux rayons du soleil.

Dans tous les cas, il était peu probable que ce sceau soit celui d’une famille mais plutôt un symbole dont le sens échappait aux investigateurs. La seule chose qu’ils pouvaient conclure de ces recherches était que les interprétations les plus courantes des différents symboles contenus dans ce sceau étaient toutes plus ou moins associées à des sociétés aussi secrètes que puissantes, mais aussi à des divinités chrétienne comme païennes.

Iris, des notes étalées devant elle, regarde avec perplexité ses amis.

Pauvre journée. Nous n'avons finalement rien trouvé d'intéressant pour notre... sujet d'étude ethnologique, mais nous avons au moins une foule d'indices plus ou moins concordants sur ce fameaux sceau.

Elle reprend le dessin à main levée qu'elle en avait fait.

C'est un sceau magique et non une quelconque icone familiale, et sa signification semble positive, vue son orientation vers le haut. Sans compter le rapport étroit avec le signle des Francs Maçons et les flammes qui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne personnifient pas le danger, mais la puissance.

Nous nous trouvons donc devant un sceau que l'on suppose protecteur scellant un parchemin ancien... le tout est de savoir si ce sceau empêche les ennemis de ceux qui ont écrit ce parchemin de l'ouvrir, ou si celui-ci empêche les pouvoirs du parchemins d'être exercés...

... si lon prête foi au fait que ce document ait une quelconque magie en lui, bien évidemment.

Son ton légèrement ironique est pous pour elle-mêem que pour l'assistance. Ses certitudes vacillent et le tour des événements la dépassent... l'ironie est le seul refuge digne de ce nom.

Qu'en pensez vous? Personnellement, je continuerai bien nos recherches bibliothécaires pour compléter nos trouvailles, qui, nous devons bien l'avouer, sont relativement maigres...

Iris ,je suis étonné qu'après tout ce que nous avons vécu, tu sois encore dubitative quant a l'existence réelles de choses qui tiennent du fantasque pour le commun des mortels.

Comme tu le confirmes,cette étoile semble être un signe bénéfique.Je suis partisan d'ouvrir se parchemin,si possible sans briser le sceau.

Un poignard à la lame préchauffée derait faire l'affaire.Qu'en pensez vous tous?

Pour une fois,Charles préferait une décision consensuelle..!

Iris pousse un soupir.

Charles, tu ne m'as pas écouté. Soit ce sceau protège le document, soit il NOUS protège de ce document. L'ouvrir, c'est jouer à pile ou face avec des conséquences inconnues.

Franchement, je préfèrerais continuer nso recherches plutôt que de prendre ce risque.

Charles ne pouvait contredire son autoritaire moitié.Après tout ,elle s'y connaissait mieux que lui en grimoires et autres parchemins poussiéreux.Aussi ,avec toutefois la résignation trépignante de l'adolescent rappelé à l'ordre il répliqua :

Alors cherchons des précisions ! Je m'y mets aussi.

Aindreas qui avait passé une mauvaise nuit après le récit de Pete n'avait pas été d'un grand secours à ses amis. Il finit par donner son avis sur cette histoire de sceau magique:
Si vraiment c'est un sceau magique, on ne devrait pas pouvoir l'ouvrir non ? Si on y arrive c'est que ce n'est pas nous qu'il est censé éloigner. Enfin je dis ça mais je n'en sais pas grand chose en fait. A côté de ce que vous avez vu hier je ne vois pas ce que ce bout de papier peut nous faire. On est pas venu jusqu'ici pour rester bloqué à cause d'un bout de cire. Je serai de l'avis de Charles, ouvrons le sans endommager le sceau.

Iris regarde les deux hommes tour à tour... et ne peut s'empêcher d'arborer un léger sourire qu'elle essaie de réprimer en prenant un air sévère.

Vous vous êtes donné le mot ou quoi? Je comprends bien que la perspective de retourner à la bibliothèque pour compulser des ouvrages poussiéreux ne vous enchante pas des masses, mais de là à jouer à pile ou face... ce n'est pas un jeu, au cas où l'expérience d'hier aurait été oubliée par certains.

Elle interroge alors du regard ses deux autres compères...

Et vous, Pete? Nadish?

Ecoute ,Iris , tu dis toi même que les recherches risquent fort d'etre infructueuses...

Voyant que rien ne triompherait du doute méthodique d'Iris,Charles retroussa ses manches,laissant voir ses muscles brachioradialis développés à outrance ,consequence de journées entiere de mécanique :

alors ,mettons y nous de suite !

(hrp : je ne peux mettre ni couleur ni italique ???? les grands anciens me maudissent déja ?)

HRP : je considère que si Pete ou Nadish avaient du s'exprimé ils l'auraient maintenant fait. 2 voix contre 1 : vous décachetez la lettre.


Après une longue discussion, Charles se décida à faire sauter le cachet du document. Il demanda a Drobne un couteau long et bien aiguisé, ainsi qu'une bougie. Ils se retirèrent dans une chambre à l'abri des regards. La lame fut chauffée à la flamme de la bougie et c'est avec une précaution infinie que l'officier se lança dans une opération risquée : le sceau était vraisemblablement là depuis trois siècles et la cire devait être très friable. Quelques minutes plus tard, il réussit à décoller complètement le sceau et le déposa religieusement sur un mouchoir de tissu. Avec appréhension, il déroula le parchemin craquant et en découvrit le contenu.

A première vue, rien ne se passa lorsque Charles lut les premières lignes du document. Il s'aperçut simplement qu'il était écrit dans un roumain d'un autre âge aussi passa-t-il la main à Iris. Après beaucoup d'hésitations, elle finit par reconstituer le message du parchemin et en fit lecture à tous les investigateurs.



Ce message confirmait bien les soupçons des investigateurs sur les activités obscures du baron, mais que faire à présent ?

Iris en tremblait. Tout d'abord à cause de l'émotion suite à l'ouverture du message. Mais il ne s'était rien passé, et cela la rassura un instant... le cachet était là pour protéger le parchemin, et non protéger DU parchemin. Mais à peine aurait-elle pu s'en remettre que la pièce manquante du puzzle lui faisait voir la triste vérité.

Nous avons entre les mains la vérité sur cette révolte paysanne qui avait chassé le baron de ses terres en 1628. Et celui-ci ne revint que bien plus tard, en 1792, lorsque l’Autriche reprit la région au Turcs et qu'un soit-disant descendant des Hauptman se présenta pour revendiquer les terres, le château et le titre. Mais elle savait selon les dires de la vieille tsigane que ce n'étaient pas des descendants... deux possibilités alors: soit l'esprit du baron original s'implante dans de nouveaux corps quand l'ancien devient trop vieux, ce qui est fort probable si nous nous référons à ce qui est dit sur Yog Sothoth, le dieu païen qu'il adore, ou bien c'est un disciple qui prend sa place régulièrement... un disciple aussi instruit que son maître dans ces rituels qui peuvent donner naissance à des monstruosités comme Jeremy, par exemple...

Elle prend le sceau délicatement dans sa main, protégé par le tissu.

Apparemment, seul ce sceau se révèle être une protection efficace contre ce que nous combattons. Probablement pas contre le baron, mais tout au moins sa créature... créature qui doit être celle que nous avons pu malheureusement voir hier.

Mes amis... il va falloir prendre une décision grave. Devons nous agir? Nous avons un sceau avec nous, qui pourrait, si nous appliquons la même stratégie que celle utilisée par le père Jan Savechik, la faire reculer et tout au moins l'emprisonner. Nous savons également grâce à notre rencontre avec Jeremy comment venir à bout de ce genre de créature... le feu et les armes tranchantes ayant plus d'effet sur leur nature visqueuse que les projectiles.

Elle regarde avec un léger sourire les bouteilles d'alcool modifiées pour en faire des brûloirs dans les poches de Charles.

Mais il y aura aussi les gardes Magyars du barons, et le baron lui-même. Et il peut tuer d'un regard... cela me semble très risqué de tenter quoique ce soit seuls... aussi nous faut-il trouver des renforts. Des renforts valables. J'ai bien pensé à chercher des tsiganes dans les environs et ainsi leur offrir une chance de venger leur frère... encore faut-il en trouver dans la région. La pauvre Serena était la seule à l'endroit que nous avions visité hier...

Elle se retourne vers Drobne et lui parla en Roumain.

Drobne! Dacă ştiţi de ţigani trăiesc în această regiune?

Iris le reprit.

Dans un sens, si. Nous ne savons pas vraiment les origines de ce baron Hauptman, mais nous avons des indices. Le nom du baron local n'a jamais changé, bien que l'apparence dudit baron oui. Cependant celui-ci n'a jamais eu de descendance et le nouveau baron a toujours semblé venir de nulle part. J'avoue être assez enclin à considérer que notre homme a la capacité de transférer son âme d'un corps à un autre lorsque son corps devient trop vieillissant. Son lien avec Yog Sothoth et ce qu'on leur lire sur cette divinité païenne va dans ce sens.

C'est la pire des hypothèses, puisque dans ce cas, je vous laisse imaginer la somme de connaissances occultes qu'à pu accumuler une telle personne ayant vécu des siècles.

La bonne nouvelle est que son corps doit probablement être mortel, mais qu'il nous sera très difficile de l'atteindre. Il y a ses gardes Magyars et cette créature qui nous barreront à coup sûr le chemin. Nous avons des éléments pour combattre la créature, mais le baron... j'en doute.

Charles était rassuré .Le contenu du parchemin, comme il l'espérait ,était bénéfique pour eux.Point de sortilège dirigé contre celui qui l'ouvrirait !

Le contenu n'en était pas pour autant rassurant :Ils avaient affaire à très forte partie,et il faudrait sans doute plus qu'un bidon d'essence pour venir a bout de ce maudit baron.

Il est certain qu'il nous faudra de l'aide..physique tout d'abord ! D'autres porteurs de joujoux tels que les cadeaux de Drobne ici présents seraient sans doute à requerir,dans un premier temps.Il doit bien y avoir d'autres bohémiens dans la région.

Charles était par contre intrigué que Iris n'ai pas relevé une autre revelation du parchemin : le prêtre de l'époque révélait qu'il avait élaboré ces protections "paiennes" en forme d'étoile d'après un grimoire..apparement de "sorcellerie".

Le prêtre n'avait apparement utilisé ce volume qu'en dernier recours, pensant que c'était la seule mesure efficace.

Cela avait du beaucoup lui en coûter d'en venir là. pensa Charles .Ce la en disait long sur le" pouvoir" contenu dns ce volume.

Il se retourna vers Iris : et le grimoire de "sorcellerie" ..ou serait il passé?Un sceau..c'est bien..plusieurs ce serait mieux!

Iris réfléchit un moment...

Tu oublies sa mise en garde, Charles... compulser ce manuscrit n'est pas anodin et ses conséquences non plus. Ce prêtre avisé n'a fait qu'apprendre comment faire le sceau que nous avons ici même gravé dans la cire et l'a utilisé contre la créature qu'il a ainsi emprisonnée et pour protéger ce parchemin. Et quelque chose me dit qu'il ne suffit pas de recopier à l'identique ce sigle pour que celui-ci remplisse efficacement son office.

Elle le regarde d'un air grave.

Je t'avoue ne pas être sure de vouloir prendre un tel risque, Charles.

Nous ne sommes pas obligés d'en arriver là.Cependant tous les enseignements seront bons pour nous indiquer comment agir.Et puis mettre la main sur ce livre, c'est également empecher le baron de s'en servir..

C'est vrai... nous pourrions tout au moins aller voir le père Ilie demain matin et lui demander ce qu'il en est de ce fâmeux grimoire... à supposer qu'il ait eu vent de son existence.

A moins qu'il ne soit caché quelque part dans cette bibliothèque, ou dans la chambre du prêtre. Un endroit que seul le père Jan Savechik aurait pu savoir...

Qu'en pensez vous? J'avoue que nous n'avons pas d'autres pistes que al recherche de ce fâmeux grimoire et celle de renforts dans le cas où nous voudrions agir.

Elle baille.

Charles, Nâdish et Aindreas, vous pourriez de votre côté essayer de dénicher ce fâmeux grimoire... et nous l'examinerons ensuite calmement. vous aurez alors probablement besoin de mes talents de linguiste...

Pour ce qui est des tsiganes, je m'en charge avec Pete. Après tout, nous étions là lors du drame d'hier, et nous serions les plus à-même de les convaincre d'agir avec nous, si toutefois il y a une communauté assez nombreuse dans le coin... ce que Drobne devrait pouvoir nous dire.

Elle se retourne et appelle Drobne d'une voix plus insistante.

Drobne! Ce faci? Am pus o întrebare!

Je croyais qu'il ne fallait pas se séparer ,Iris.Si tu va au dehors, je t'accompagne.

Drobne se mit à réfléchir. Ce n'était pas tous les jours qu'on lui demandait s'il connaissait des endroits où l'on serait susceptible de trouver des tziganes. D'habitude, les gens cherchaient plutôt à les fuir. Outre le petit campement à l'extérieur du village, il ne voyait pas trop où ces gens avaient leurs habitudes.

Je pas trop connaître ce que vous chercher, gens aimer pas trop tziganes ici. Plutôt essayer eviter eux. Il y a petite clairière après sortie village mais vous déjà allés. Je pas savoir autre endroit, désolé.

Il continua à essuyer sa vaisselle le regard désolé.

Iris, après avoir chaleureusement remercié Drobne pour son amabilité, montra dans son regard une frustration réelle au reste du groupe.

Zut! Les tsiganes étaient une réelle chance d'obtenir des alliés fidèles face à ce genre d'individu... auriez vous d'autres idées sur qui appeler en renfort? J'avoue ne plus en avoir. Et franchement, affronter le baron ne m'enchante guère dans l'état actuel des choses...

Charles, laissant de coté son impetuosité naturelle pour reprendre sa sagesse d'officier repondit à sa chère et tendre en ces termes :

Il sera toujours temps de solliciter John de ce coté là.Je suis sûr qu'il à de la ressource.et des connaissances qui pourraient venir l'aider..

Ce qui est encore plus sûr ,c'est que nous n'avons guère plus de choix que de nous replonger dans les saintes lectures du père Ilie..et de lui demander s'il n'a pas eu vent de cet ouvrage interdit par l'église mentionné par son prédecesseur.

Les investigateurs s’affairaient autour du document et du symbole énigmatique. Les discussions allaient bon train mais semblaient converger vers une certitude : ce qu’ils avaient découvert dans cette lettre ne leur donnait pas plus confiance en la nature humaine du Baron. Le livre dont parlait le prêtre dans son testament serait certainement d’une grande aide et leur permettrait de progresser dans leur enquête. Ils se décidèrent donc à aller parler au père Ilie en ce sens dès le lendemain. En attendant, une bonne nuit de sommeil leur permettrait de faire le point dans leurs esprits. Ils auraient ainsi certainement les idées plus claires le lendemain matin.

Alors qu’ils s’apprêtaient à commander leur repas à Drobne, la porte de l’auberge vola et trois individus qu’ils avaient malheureusement déjà eu l’occasion de rencontrer firent irruption dans la salle. Par réflexe, Nâdish se jeta sur la lettre et le sceau et les dissimula sous sa veste. Drobne quand à lui disparut comme par enchantement en cuisine, le torchon sur l’épaule, le visage blême.

Le plus grand que les investigateurs connaissaient sous le nom de Lazlo, lança un regard circulaire sur la salle et, constatant que les investigateurs étaient seuls, s’approcha de leur table. Iris n’aurait pu dire s’il s’exprimait en hongrois ou roumain, certainement un mélange des deux, mais le sens de sa phrase était assez clair : le Baron, las de voir des étrangers farfouiller dans le village et alentour, s’était décidé à les inviter à dîner. Inutile de préciser que l’invitation avait des airs d’injonction et que le messager semblait tout disposé à les escorter s’ils ne trouvaient pas le chemin. Il termina dans un anglais très approximatif :

Vous une heure pour habiller puis nous venir chercher vous.

Il ponctua sa phrase d’un grand sourire où tous purent compter moins d’une demi-douzaine de dents dont plus de la moitié franchement noires et le reste quasiment oranges. Il se pencha en avant, histoire de s’assurer qu’ils avaient bien compris ses mots, puis tourna les talons vers ses acolytes goguenards.

Iris resta pétrifiée et ne put dire un mot. Pétrifiée de peur face à cette force de la nature, mais aussi d'horreur face à une telle négligence corporelle. Mais si sa langue resta muette, son cerveau, lui continua de fonctionner et d'analyser la situation.

L'instant d'avant, ils auraient pu encore décider d'attaquer en force le château, si par hasard ils avaient pu trouver du renfort conséquent, ou encore simplement rentrer chez eux sans autre forme de procès.

Mais là, le choix vient de s'évanouir. Et il va falloir assumer. Elle lance un regard sans équivoque à Charles alors que le grand gaillard leur tourne le dos pour se diriger vers la sortie.

Charles, je te connais... ne t'avise surtout pas d'envenimer le situation. On n'est pas dans les tranchées, ici. Et si toi tu serais à-même de sortir vivant d'une confrontation musclée avec ces brutes épaisses, dis toi que ce n'est pas le cas de tous ici.

L'invitation n'était pas pour déplaire à Aindreas, ils allaient enfin rencontrer la terreur du quartier. il aurait préféré y aller en plein jour toutefois...
Au moins ça nous évitera longue discussion
sur ce il monte à l'étage, et s'habille, en n'oubliant pas son poing américain ni son crucifix.

Iris admire le sang froid de l'Irlandais. Son pragmatisme aussi. Après tout, sa remarque avait tout du bon sens, et comme on dit en Français: "quand faut y'aller, faut y'aller!"

Aindreas a raison, ma foi... préparons nous. Nadish, gardez ce symbole gravé dans la cire avec vous, il pourrait nous être utile. Et vous tous armez vous discrètement, bien évidemment...

Charles ,à l'instar d'Aindreas,prenait plutôt cette invitation forcée avec philosophie.A ceci près qu'il apréciait de jauger l'adversaire avant de se jeter dans la gueule du loup.

Chance qui visiblement ne lui serait pas donnée à présent.

Il monta donc se préparer après avoir rassuré sa douce et tendre Iris sur son sang-froid dans la situation future ,et sa non-intention de provoquer le combat ,du moins tant que l'évidence ou l'instinct de survie ne l'y forcerait pas.

Puisque cette technique avait déja bien fonctionné pour passer les ouanes, il reitera la techniques des bndelettes pour cacher son automatique sur lui, tout en gardant le revolver dans son blouson,ainsi que son poignard à sa place habituelle.

Voyant qu'il lui restait un peu de temps ,il se dépêcha pour pouvoir entrevoir le père Ilie avant l'heure fatidique.

Je pars quelques instants voir le père Ilie,Iris! fit il en sortant avec célérité de la chambre.. (MP pour Olafgroetz))

De son côté, Iris monte dans sa chambre et en redescend une demi-heure plus tard, accompagnée de Mihail à l'air complètement abasourdi. Elle le tient par la main comme une maman le ferai avec son enfant au bord d'une route et l'accomapgne de hors. Mihail porte ses vêtements et une valise.

Elle ne revient que vngt minutes plus tard, seule... et s'asseoit dans l'auberge en attendant ses amis et leurs "escorte" magyare.