00 Arrivée au Caire

Durant les quelques semaines qui précédèrent le voyage vers l’Egypte, les investigateurs prirent leurs dispositions pour se prémunir d’éventuelles déconvenues comme celle qu’ils avaient vécue face au baron Hauptman. Aindreas, Pete et Charles parvinrent via leurs contacts à obtenir sous le manteau de la quincaillerie prohibée. Chacun avait désormais au moins une arme de poing et Charles se chargea d’enseigner les rudiments de son utilisation à Iris. Bien conscients qu’ils auraient à affronter des menaces qui sortent de l’entendement commun, ils tentèrent également de se fournir en protection moins orthodoxes. Le professeur Armitage fut de bon conseil pour cela mais hélas incapable de leur procurer la moindre aide matérielle. Il ouvrit tout de même les yeux d’Iris sur certaines menaces qu’ils auraient probablement à affronter.

Forts de ce matériel supplémentaire et prêts à affronter les forces de la Confrérie de la Bête, les investigateurs embarquèrent à New-York sur le transatlantique qui les conduirait en France puis en Egypte. La traversée fut quelque peu difficile au début et la mauvaise expérience de leur précédent voyage vers l’Europe se reproduisit. Certains furent malades quelques jours mais ils acquirent rapidement le pied marin et les crampes d’estomac ne furent rapidement plus qu’un mauvais souvenir.
Après huit jours de mer relativement calme, le paquebot atteignit les côtes bretonnes puis le lendemain débarqua ses passagers à Cherbourg. Les investigateurs se répartirent leur bardas (dont la lourde malle contenant le matériel audio et vidéo de l’Université de Miskatonic) et se mirent en quête d’un train reliant Cherbourg à Marseille.

Le soir même ils étaient à Paris pour une courte escale : le train pour les rives de la Méditerranée partait le lendemain matin. Iris eut tout de même le temps de flâner en ville et se fit offrir un chapeau à la dernière mode par un Charles plus amoureux que jamais. Que cela leur faisait du bien de parler un peu français, de manger quelques spécialités et de humer l’air parisien. So chic ! Un bon petit déjeuner constitué de croissants et confitures ravit les estomacs de tous les membres de l’équipe qui se rendirent à la magnifique gare de Lyon. Le train était à l’heure et ils passèrent la journée à voir défiler la campagne française. Au soir ils parvinrent à la gare de Marseille.

S’en suivirent deux jours durant lesquels ils profitèrent de la côte Méditerranéenne avant d’embarquer dans un bateau en partance pour Alexandrie. Iris ne manqua pas au cours de la traversée de leur faire un cours sur la splendeur passée de la civilisation égyptienne et d’Alexandrie en particulier. La Grande Bibliothèque et le Phare n’étaient plus mais leur légende était toujours vivace et sujette à de nombreuses études. Ils durent ensuite remonter le delta du Nil jusqu’au Caire. Là, ils trouvèrent le contact mentionné par les responsables de la mission de l’Université qui envoya un télégramme pour prévenir le Dr Ronald Galloway de la venue de visiteurs. Ils reçurent par retour un télégramme les informant que deux ouvriers viendraient les chercher pour les mener sur les lieux des fouilles. Il fallait compter deux jours de voyage à dos de chameau (environ 160km). Il restait donc aux investigateurs à occuper ces deux jours au Caire. Une de leurs priorité serait surement de trouver de quoi s’habiller de manière plus locale. Avec leurs accoutrements occidentaux, ils tranchaient nettement parmi la population et étaient très facilement repérables.

Aindreas commençait à prendre goût aux voyages, même la traversée de l'Atlantique lui était agréable, même si il se sentait un peu seul parmi la bourgeoisie désœuvrée qui constituait la plus grande partie des voyageurs. Il profita donc de ces journées pour observer le genre humain. A partir de Paris il se sentit vraiment dépaysé, il sentait que la méditerranée allait lui plaire. La foule, les odeurs, les conversations. Tout lui était si étranger et pourtant si rassurant. Et ce soleil ! Il n'avait jamais vu un air si pur, si bleu.

Le Caire finit de le charmer.
Quel pays mes amis ! Les bas-fonds de Boston sont bien tristes en comparaison
Tout lui semblait plus vivant.
Et si nous trouvions un guide ?

Charles avait partculierement gouté la croisiere méditéranéenne.Il n'avait jamais eu l'occasion au cours de sa vie de se permettre un répit assez long pour aprécier l'eau claire du sud de la France.

L'Egypte , enfin ! Le pays de pharaons avait toujours fasciné Charles dans son enfance.De plus ,l'égyptologie restait une discipline ou les francais ressentaient encore un orgueil bien justifiable même depuis la decouverte de Tout-ankh-amon par Carter.. le grand Champollion ayant posé une patte indélébile sur cette spécialité, à la plus grande fierté de tous ses compatriotes.

On sentait l'ancienneté de cette nation rien qu'a poser les yeux sur les monuments encore visibles."Quarante siècles nous contemplent" disait Bonaparte.

Charles savait maintenant que l'Egypte de recelait pas que des trésors, mais aussi un mal ancien ,une menace qui se terrait au plus profond de l'un de ses mastabas hors d'âge...aussi ce n'était pls avec ces yeux d'enfant qu'il posait ce premier regard sur le Caire.

Un fois habillé couleur locale,il se prit à réflechir sur la maniere la plus adéquate d'occuper leurs deux jours d'attente.Visiter les pyramides ? pour les touristes..

Le musée du Caire à la recherche de renseignement sur Nophru-Ka? Il se promit d'en discuter avec Iris et les autres.

Iris était pensive sur le balcon de la chambre d'hotel du Caire. Leur long voyage les avait tout de même épuisés, et elle en sentait la fatigue accumulée. On dort mal sur un navire. Et on ne peut pas dire que l'escale en France l'ait reposée, tellement Charles s'était trouvé entreprenant. De belles nuits, mais peu de sommeil.

Elle jette un coup d'oeil par dessus son épaule et regarde son amant endormi, ronflant comme un bienheureux. Un léger sourire naît sur son visage alors qu'elle regarde les cicatrices sur son corps, témoins de leur rencontre musclée avec le Baron Hauptman. Elle ne sait pas ce qui serait arrivé si Charles n'avait pas ouvert les hostilités, mais elle sait qu'ils s'en sont sortis essentiellement grâce à lui.

Est-ce ce simple fait qui a fait évanouir toute résistance de la jeune ethnologue envers son compatriote? Elle lui devait tant! Et en même temps, cette aventure lui a fait rpendre conscience combien leur existence était fragile. Alors pourquoi ne pas mordre la vie à pleines dents, quelque soit l'avis de la morale?

Quelques temps plus tard, lors d'un déjeûner, nos amis commencent à proposer quelques idées pour meubler les deux jours vacants avant leur départ pour le chantier de l'Université de Miskatonic dans la vallée des rois.



Pour ma part, mes amis, je pense que nous ferions bien de nous vêtir de manière à ne pas souffrir de la chaleur et du désert... donc comme la population locale. Un tour au bazar du Caire devrait faire l'affaire.

Ensuite... j'irais volontiers visiter l'Institut français d'archéologie orientale du Caire, au palais Mounira. S'il y a un endroit où nous pourrions trouver des informations sur ce fâmeux Nophru-ka, c'est bien là. Ou sur le pharaon avec qui il a eu maille à répartir. L’institut s’investit dans des fouilles assez suivies, qui permettent de mieux connaître certains sites importants, comme Tell Edfou ou Medamoud.

Qu'en dites vous?

Comme d'habitude,Iris et Charles étaient en parfaite communion d'esprit.Pourtant il ne lui semblait pas avoir mentionné Nophru-Ka au cours de leurs entrevues nocturnes..

Va pour l'institut francais ! répliqua un Charles pas tout a fait remis de sa nuit.

Iris lui adresse un large sourire.

Bien! Cela nous permettra peut-être de glâner quelques informations. Après tout, nous avons en notre possession que peu d'informations. Nous savons que ce fameux Nophru-ka s'est brouillé avec le Pharaon et qu'il a été condamné, et qu'un de ses descendants pourrait accomplir sa vengeance en réveillant le Bête et ainsi tuer les descendants du pharaon.

On peut légitimement supposer que Edouard est ce descendant direct de Nophru-Ka. Ce qui indique que Hauptman a toutes les cartes en main pour procéder à ce rituel et libérer la bête. L'idée de la vengeance envers le pharaon estr bien évidemment caduque, vu qu'il n'y a plus de pharaon en place... ce que Nophru-Ka n'avait probablement pas considéré comme possibilité. Il m'étonnerait grandement qu'Hauptman en ait quelque chose à faire, mais ce qui est sûr, c'est que ce dernier est intéressé par l'invocation de cette Bête.

La fin justifie les moyens, en somme.

Il serait intéressant de pouvoir au moins identifier de quel pharaon il est question. Cela pourrait être utile. Sait-on jamais qu'il ait encore un descendant direct?

Avec un peu de chance... un secret de famille dans cette famille issue du pharaon concerné ayant traversé les âges pourraient permettre de juguler les plans d'Hauptman...

Elle regarde ses amis avec un air navré.

J'ai bien peur que nous n'ayons pas mieux qu'à espérer que la chance soit de notre côté...

Le Caire était à cette époque de l’année une ville débordante d’activité. Il y avait certes quelques européens venus retourner le sable à la recherche de quelque vestige (pour l’essentiel des français et des anglais), mais les rues étaient emplies de gens d’allure et de culture très différentes. On repérait de loin les égyptologues à leur accoutrement typique : culottes bouffantes, vestons cintrés et casque colonial, le tout d’un beige censé les préserver de la chaleur de plomb. Très peu revêtaient des habits plus traditionnels et amples, réellement conçus à cet effet. Ce qui ravit le plus les investigateurs, à commencer par Aindreas, fut le joyeux fouillis qui régnait au souk. Cette animation était bien plus vivante que les quartiers populaires de Boston sans parler des couleurs, odeurs et musiques qui emplissaient les rues. Entre les boutiques destinées aux égyptologues en herbe se trouvaient certaines échoppes vendant des tissus colorés, des épices aux mille saveurs et quelques marchands de nourriture ambulants. Le souk était à proprement parler une ville dans la ville et ses nombreuses ruelles tortueuses eurent tôt fait de perdre les investigateurs sur leur route vers l’institut. Qu’à cela ne tienne, ils se laissèrent porter par le dépaysement, conscients que cette récréation ne durerait pas.

Après quelques heures à déambuler ils trouvèrent finalement l’Institut Français d’Archéologie Orientale, non sans avoir goûté quelques mets épicés en chemin. La bâtisse assez cubique était de style résolument colonial.



Ils entrèrent et Iris et Charles se présentèrent comme français en exil aux Etats-Unis et en mission pour l’Université de Miskatonic sous les ordres du Pr Galloway. Le personnel d’accueil fut enchanté de pouvoir aider des français venus pour cette noble tâche qu’est l’égyptologie. Ils eurent donc accès sans soucis à la bibliothèque. Commença alors le travail fastidieux de recherche. Les seuls éléments dont ils disposaient étaient que le prêtre Nophru Ka avait officié sous la XIVème dynastie. Cette époque reculée de l’histoire d’Egypte était assez mal connue car chaotique. Suite à une révolte dans le delta du Nil, deux royaumes se formèrent sous Sobekhotep IV (XIIIème dynastie), ce qui remontait à peu près entre 1750 et 1700 av. JC. Le premier de ces royaumes indépendants se créa à Xoïs, dans la partie nord-ouest du delta. Le deuxième royaume, situé dans la partie nord-est du delta, fut fondé par Néhési. Cette dynastie régnant sur le delta oriental fut balayée par les rois Hyksôs des XVeme et XVIeme qui étendirent leur domination à partir d’Avaris entre 1650 et 1630 av. JC. Malheureusement pour les investigateurs, plus de soixante-dix noms de rois étaient recensés, dont certains probablement fictifs, et aucun prêtre du nom de Nophru-Ka n’était présent dans les nombreux documents de la bibliothèque.

L’après midi étant déjà bien avancée, ils se décidèrent non sans regret à abandonner les recherches à l’Institut, du moins pour aujourd’hui, et s’en retournèrent vers le souk.

Iris semble un peu déçue d'avoir fait ainsi complètement chou blanc.

C'est bien ce que je craignais... la période où les événements ont eu lieu est trop reculée pour que nous ayons des écrits probants issus des fouilles.

Dommage... ç'aurait été une aide précieuse. Mais bon, profitons de nos derniers moments en terre civilisée avant que nous en perdions toute sensation au niveaux de nos fessiers après plusieurs jours sur le dos d'un chameau...

Iris prend Charles par le bras, lui donne un doux baiser (chaste!) sur la joue et encourage chacun à venir flâner dans le souk, ne serait-ce que pour tromper leur ennui... ou leurs frayeurs.

Alors qu'il revenait d'un rendez-vous avec un de ses clients importants du souk du Caire, Hebert s'arrêta en chemin, attiré par l'odeur de thé qu'exhalaient, à cette heure-là, les nombreuses échopes. Il pensa qu'il aurait été dommage de ne pas s'autoriser une pause de quelques instants, en profiter pour faire la connaissance de nouvelles têtes, et pourquoi pas, profiter un peu du hammam un peu plus tard... Voilà bien longtemps qu'il n'y était pas allé !

En prenant le soin de choisir sa boutique, il remarqua alors un groupe de personnes qu'il n'avait encore jamais vues. Et il y avait une femme dans ce groupe. Voilà qui augurait de choses très intéressantes... Le groupe déambulait, comme perdu au coeur du plus grand souk d'Egypte. Il les suivit un moment.

Des anglais, pensait-il, ou bien alors des Américains, à leur façon arrogante de signifier aux marchands que rien ne les intéressait ! S'ils avaient voulu être remarqués, il n'existait pas de meilleure façon ! Il fréquentait depuis trop longtemps les peuples arabes pour savoir faire la différence avec les Occidentaux, même déguisés.

Dès lors, anticipant leur route, et se frayant un chemin à travers eux, il prit place aux côtés d'un vendeur en lui décochant un clin d'oeil et en lui cédant un backchich impossible à refuser... Il hélà alors de loin la femme qui marchait en avant du groupe, bras-dessus bras-dessous avec un homme aux allures de militaire de haut-rang !

Holà, ma gazelle, qu'est ce qui amène une si jolie fleur Anglaise à se perdre dans le labyrinthe du Souk du Caire ?

Il lui lanca alors le plus beau de ses sourires, en espèrant qu'elle et ses accolytes veuillent se rapprocher de son étal.

Iris tourna la tête instinctivement à l'injonction en Anglais. Un Anglais d'ailleurs trop "européen" pour être crédible venant d'une autochtone. La linguiste qu'elle est ne pouvait se laisser abuser... mais la curiosité est une chose à ne pas ignorer chez les femmes, et particulièrement chez la jeune ethnologue.

Repérant l'inconnu, mais ne pouvant l'identifier avec certitude vue la foule compacte qui les bouscule, les traîne et les entraîne, Iris prend l'initiative de tirer Charles (qui ne semblait pas avoir noté l'opportun, et tant mieux, quand on connait sa jalousie maladive) vers son étal...

Pas Anglais, sir! Français! (en français dans le texte)

D'un pas assuré, elle se fraye un passage, l'oeil aux aguets. Qui sait si ce n'est pas une ruse de marchands locaux pour mieux escroquer les touristes?

Charles se laissa entrainer par sa fougueuse moitié sans piper mot,habitué a l'impetuosité de sa jeune maitresse..

Il resta un moment interdit cependant en comtemplant l'objet de sa quête de l'instant,en frottant sa barbe fraichement poussée de la main droite et l'oeil inquisiteur allant d'Iris a cet inconnu si incongru dans ses paroles..

Français, français, soit ! Et que fait un groupe de français en de si lointaines contrées ? répliqua-til.

Voilà bien longtemps qu'il ne m'a pas été donné de voir des français ici, d'habitude, le climat Egyptien sied plus aux anglais, qui viennent ici chercher le soleil qui manque à leur campagne.

Herbert semblait curieux d'approfondir la discussion avec ces étrangers. Tout le monde savait que le Caire était connue pour être la plaque tournante de l'arnaque touristique, et il comptait bien tirer quelque menu profit de ce groupe d'Européens.

Combien me donnez-vous pour cette magnifique djellaba ?

Dites donc l'ami,vous me semblez un peu trop européen pour vendre des djellabahs sur un marché..


replique charles dans l'anglais impeccable qu'il a l'habitude de parler depuis longtemps a présent.et l'oeil ostensiblement suspicieux..

Iris touche t'étoffe, visiblement intéressée et surtout totalement détachée de l'instant. Les soucis de leur quête, ses dangers, ses interrogations, emplissent trop sa tête et ces petits instants de rêverie sont la seule manière que son subconscient ait trouvé pour ne pas laisser la folie s'installer.

Mais la remarque de Charles la fit sortir de cette rêverie et elle dévisage alors son interlocuteur. Puis, d'un air visiblement amusé, elle répond à son amant.

Mais c'est vrai, ça! Quel sens de l'observation, Charlms! On voit bien là l'oeil exercé du pilote l'élite!

Se retournant vers le curieux vendeur, elle surenchérit alors.

Alors, mon ami? Auriez vous perdu jusqu'à votre dernier guineh que vous êtes obligé de travailler ainsi comme un autochtone pour vous payer un billet retour?

Herbert ne se laissa pas démonter par la réponse cinglante de "l'homme qui accompagnait la femme". Même s'il lui était difficile de cacher ses origines européennes, il ne savait que trop bien qu'il était ici sur son terrain de jeu, et qu'il avait donc un avantage certain sur tous les gens de passage.

Si tel est le cas, veuillez me pardonner d'avoir offensé votre raison. Néanmoins, je suis bien vendeur sur le souk du Caire, et ceci est bel et bien ma marchandise.

Il se tourna vers le vrai vendeur pour chercher du soutien aurpès de lui, lequel opina ostensiblement du chef, attiré par la possibilité d'une rallonge au backchich qu'Herbert lui avait déjà glissé.

Mais le propos n'est pas là, et s'il vous plaît à vouloir vous offrir une djellaba, j'en fais mon affaire, et vous l'offre, Madame, sur le champ. Mais racontez m'en plus sur les raisons de votre présence ici. Il me semble que vous ne soyez pas là simplement pour faire du tourisme, car votre groupe semble bien curieusement accoutré pour cette activité. Seriez-vous à la recherche d'une personne, ou d'un objet ? Je connais fort bien le souk du Caire. Je pourrais éventuellement vous renseigner !

Nombre de gens sont attirés par l'Egypte et sa riche histoire, mais bien peu touchent finalement à leur but

Iris sourit. Quel drôle de loustic que celui-là.

Ma foi, nous ne sommes ici qu'en escale de courte durée, puisque nous nous rendons plus au sud, sur un site de fouilles archéologiques. Nous cherchions justement quelqu'un capable de nous indiquer quoi visiter au Caire en attendant que l'on vienne nous chercher... histoire de tuer le temps...

Cela serait-il aussi une de vos multiples cordes à votre arc, en plus d'être vendeur sur le souk, monsieur? Monsieur?

Sir Edmund McNesst, duc de North Berwick n'était pas très fringant à son arrivé au Caire. Le voyage avait était rude et le poids de son age se faisait de plus en plus ressentir. Descendant de son Bernard 18 GR, un gros monoplan à aile haute elliptique qu'il avait acquis il y a 6 mois de cela, il poussa un soupir de soulagement. Même s'il était fière de son acquisition, les voyages dans l'appareille n'étaient pas une partie de plaisir.

L'écossais, après avoir donné ses dernières recommandations au pilote demanda à son majordome, un ami de longue date qui n'avait pas eut la chance de naître dans l'aisance et que le Duc avait prit à son service, de lui faire appeler une voiture. S'essuyant le visage avec un mouchoir trempé il attendit assit sur sa malle.

Il fait toujours aussi chaud ici à ce que je vois...

15 minutes plus tard, accompagné de Gordon, le majordome, ils étaient sur le chemin de leur hôtel. A leur arrivé, Gordon alla réservé une chambre. Il revînt quelques minutes plus tard chercher la valise du duc. Conduisant celui ci à sa chambre il l'informa :

Monsieur je me suis renseigné. Les personnes que vous voulez voir ont bien une chambre dans cette hôtel. L'on ma informer qu'ils étaient partit pour la journée mais qu'ils ne devraient pas tarder à être de retour. J'ai prit l'initiative de demander qu'ont les amènent dans votre chambre dès leur retour.


Très bien Gordon je vous remercie cher ami. Je crois que je vais aller m'allonger un peu si vous le voulez bien, ce voyage éreintant ma fatigué.

Prenant congé, Edmund pénétra dans sa chambre. Trop fatigué pour admirer la splendeur de la suite, il alla se passer un peu d'eau sur le visage avant de se reposer dans un fauteuil moelleux pour attendre ses invités.

Pardonnez-moi, mademoiselle, l'émotion de notre rencontre m'a soustrait à la plus élémentaire des politesses. Je me nomme Plague-Lopkins, mais considérez d'ores et déjà que vous pourrez m'appeler Herbert.

Quant à Al-Qahira, je la connais depuis très longtemps. Cette ville me fascine depuis que je suis en âge de lire les aventures d'explorateurs, d'éyptologues, ou de mercenaires, attirés par l'Egypte et ses richesses enfouies. Bien que je ne sois pas persuadé qu'il reste tant de choses à découvrir, j'ai l'ambiance de cette ville et les gens qu'on y rencontre.


A ces mots, il décoche un clin d'oeil discret à l'attention de son interlocutrice.

Que souhaitez-vous faire ici ? Le pyramides de Gizeh sont un site incontournable ! Et bien que de nombreux touristes y affluent, je pourrais vous y conduire. A moins que vous ne prefereriz profiter d'une tasse de thé et de quelques baklavas ?

L'oeil d'Iris trahit son excitation. Les pyramides sont usuellement interdites aux visiteurs, et une visite de l'extérieure, somme toute sommaire, était la seule option. A moins d'avoir la chance d'avoir des ayant-droit...

Appelez moi Iris. Mon cher Herbert, si vous m'obtenez un moyen de visiter l'intérieur de la pyramide de Gizeh jusqu'à la chambre mortuaire du pharaon, je vous serai des plus reconnaissantes! Peut-être même irai-je jusqu'à vous inclure dans notre petite expédition jusqu'à Al-Qahira, si cela vous fait tant envie!

Alors? Seriez vous l'homme de la situation, mon cher?

Herbert vit la lueur dans les yeux d'Iris. Il se demanda si l'origine était la possibilité de visiter les pyramides de gizeh, ou si, plus prosaïquement, elle n'avait pas goûté de Baklava depuis trop longtemps. Iris, quel joli prénom, pensait-il...

Ma foi, je ne me rappelle pas avoir déjà vu un guide refuser d'accompagner une si charmante personne. En revanche, je ne suis pas sûr de pouvoir tous vous y conduire. Il faut que j'active mes réseaux et que je déniche les bonnes personnes, mais tout ceci est évidemment envisageable.

Sur ces mots, il tendit la djellaba à Iris, contourna l'étal du marchand en lui glissant discrètement une poignée de billets au passage, et s'approcha d'Iris. Il scruta la foule alentour, et discrètement, lui déclara dans le creux de l'oreille.

Rendez-vous demain à l'aube sur la rive Ouest du Nil, à la sortie du Pont d'Elgamaa, au sud de la ville. Essayez de voyager légèrement...

Puis, aussi rapidement qu'il était arrivé, il fondit dans la foule du souk, et prit au hasard des rues pour être sûr de na pas être suivi.

Aindreas arriva juste à temps pour voir l'européen se fondre dans la foule. Il se posa devant l'étal, examinant la marchandise.
Vous ne perdez pas de temps, vous voulez vraiment vous déguiser avec ça ? Il était temps que j'arrive, je nous ai trouvé un guide il est jeune mais il à l'air de connaître son affaire
Sur ces paroles Aindreas fait plusieurs tours sur lui même à la recherche de son jeune guide, il comprend alors qu'il s'est fait rouler. Il porte la main à sa veste roulée en boule autour de son bras.
Hé hé, malin le p'tit. Il m'a au moins laissé mon portefeuille. Alors les amis vos recherches avancent?

Un Charles mi amusé mi irrité répondit à son ami ..

Le charme naturel d'Iris semble avoir retourné la psyché d'un pseudo autochtone au nom anglais qui nous propose une visite de l'inteieur es pyramides..

je ne sais que trop en penser..le loustic à une tête qui ne me revient pas..et tu sembles bien placé pour reconnaitre que nous somes au paradis de l'arnaque...

Herbert semblait heureux d'avoir fait la connaissance de ces Européens, mais il n'était plus retourné à Gizeh depuis plusieurs mois. Il connaissait fort bien les pyramides et le site de la Nécropole, mais rien ne valait l'aide d'un authentique guide Egyptien pour en apprendre toutes les subtilités. D'autant qu'accéder au Saint des Saints nécessitait de montrer patte blanche aux fonctionnaires de la sécurité du Trésor patrimonial Egyptien.

Il se mit donc en quête d'un de ses guides préférés, Ahmed, qui habitait au bord du Nil, sur la rive droite, et le missionna pour débusquer une fourgonnette, quelques lampes torches, et de quoi satisfaire les appétits d'une demi-douzaine de personnes pendant une journée.

Tu devras être demain, dès l'aube, sur la rive Est du Pont Elgamaa ! Ne sois pas en retard !

Lorsqu'il fut enfin chez lui, il avait le sentiment du devoir accompli. La proposition d'Iris de prendre part à leur expédition dans le grand Sud Egyptien ne le laissait pas insensible... Il allait devoir trouver une excuse auprès de ses clients pour quitter le Caire pendant quelques jours, mais le "jeu" en valait certainement la chandelle !

Le soleil commençait à décliner sur l'Égypte et les investigateurs décidèrent de mettre le cap sur leur hôtel, une fois rendez-vous pris avec Herbert pour une visite touristique que peu d'européens pouvaient se permettre. Il est vrai que l'accès aux pyramides était assez réglementé et qu'à moins d'avoir un guide habile, il était impossible de s'y introduire. Ils remercièrent Herbert et prirent congé. Iris avait hâte d'être au lendemain.

Quelques minutes plus tard, après avoir encore un peu flâné dans les quartiers animés du Caire, ils arrivèrent à l'hôtel. A peine eurent ils franchi les portes que le gardien, un petit homme trapu et basané, les héla dans un anglais approximatif.

M'dame, Messieurs, il y a monsieur important qui vouloir vous voir. Il a demandé vous montez directement à chambre quand vous arrivez.

Il fit le tour du comptoir.

Suivez moi, par ici.

Il les précéda joignant le geste à la parole et les investigateurs se dirent qu'ils n'avaient après tout pas grand chose à risquer. Si cet homme était un des sbires du Baron Hauptman, il ne s'aventurerait pas à les provoquer ici, en pleine ville dans un quartier relativement animé. Ils lui emboitèrent donc le pas.

Iris regarde ses compères avec un air amusé.

Décidément, nous volons de surprise en surprise... ce pays me plait! Je suis bien curieuse de savoir quel illustre personnage pourrait être lié à notre petite expédition. Parce que vue l'accueil, il ne doit pas pointer à la soupe populaaaaaiiire!

Ses derniers mots étaient prononcés comme une dame du monde l'aurait dit, mais de manière très très caricaturale. Elle semblait s'amuser de l'instant. Comme si leur le présent comptait. Iris avait bien perçu que ses amis Pete de Nâdish, eux, n'avaient pas décoincé un mot depuis leur arrivée. La peur, probablement. Peut-être même regrettaient-ils de s'être embarqués dans cette folle expédition mais n'avaient osé se l'avouer. Face à leur manque de réaction, même lors de ses facéties caricaturales, Iris en venait à se demander s'ils ne feraient pas mieux de rentrer à New York... plutôt que de sombrer lentement dans le mutisme et la folie.

Charles ,bien que "dans son élement" ici trouvait lui aussi assez intriguant qu'être l'objet d'autant d'intérêt à peine débarqués sur le sol égyptien valait un peu de méfiance.

Dans son fort intérieur , il ne regrettait qu'une chose..ne pas avoir criblé de balles Hautman tant qu'il en avait l'occasion.cependant il ne serait sans doute plus de ce monde actuellement..ses sbires en auraient profité pour lui faire son affaire.Seul son sens de la survie était à l'origine des problèmes actuels ..si on réflechissait bien.

Il se sentait ébranlé dans ses convictions.Il avait appris des choses ignobles dans ces livres,pensant les rendre utiles en cas de besoin.

Il savait au fond de lui même qu'un jour proche ,il aurait de nouveau à faire le même choix crucial..

Cependant il voyait mal Hauptman ressurgir en pleine ville.Il existrait une police en Egypte, même probablement corrompue par diverses factions..Charles doutait que ces factions soient d'obscures ramifications du culte de la bête.L'être humain est trop égoïste pour se mettre en danger ainsi ,à part des esprits dérangés comme hauptan,corrompus par des siècles d'existence.

Dans le doute, il prépara son revolver,qu'il avait dissimulé telle son habitude,et attendit le bon vouloir de sa belle...

Edmund s'était endormit assis dans son fauteuil. Sa pipe, désormais éteinte était tombée sur son pantalon, laissant une légère marque de cendre. Lorsque l'on frappa à sa porte il fit un tel bond qu'il en fit tomber ses lunettes. Grommelant il les ramassa et se dirigea vers l'entrée de sa chambres. L'ouvrant il aperçut son majordome.

Monsieur, les gens que vous attendiez sont arrivaient.

Ha très bien mon cher Gordon faîtes les entrer.

Le Duc s'écarta, libérant ainsi le passage à un petit groupe de personnes guidé par un membre de l'hôtel.

Gordon, pourriez vous laisser une petite pièce à notre ami qui à bien voulut avoir la gentillesse de faire monter ces personnes.

Très bien monsieur...ho monsieur a une tâche sur son pantalon.

Hum...merci mon cher, pouvez vous nous laisser maintenant, j'aimerai m'entretenir avec nos invité en privé. Vous auriez l'obligeance de nous ramener un peu de thé dans une dizaine de minutes je vous prit, merci.

Fermant la porte derrière l'homme, Edmund se tourna vers les personnes présentes.

Asseyez vous mes chers amis, faîtes comme chez vous.

Après avoir saluer les hommes du groupe d'une virile poignée de main, et avoir fait un baise-main à la demoiselle il alla s'assoir dans un fauteuil et reprit plus sérieusement.

Bien, vous devez vous demandez ce qu'un vieillard dans mon genre peu bien vous vouloir. Hum...je m'en doutez. Commençons par le début. Je me présente, Sir Edmund McNesst duc de North Berwick, Écosse. Voyez vous, je suis un passionné d'archéologie, de mythes et de légendes. Récemment, alors que j'effectuais des recherches approfondit sur les découvertes récentes, vos noms me sont parvenues aux oreilles. En effet mes agents m'ont informé qu'un petit groupe d'individu commençait à se faire connaître.

Laissant un silence planait.

Ho ne vous en faîte pas je ne vous veux aucun ennuie, bien au contraire. J'ai eut quelques brides d'information sur vos déboires avec un certain baron et avec un culte bien mystérieux. J'aimerais simplement que vous m'en disiez un peu plus sur vos folles aventures ha ha ha. Plus sérieusement, j'ai finançais et participé à plusieurs expéditions archéologiques dans les quatre coins du globe : Égypte, Amérique central, inde...Bref j'aimerais, en échanges d'information, financer et participer à vos recherches. Je payerais transports, hébergements, équipements...Mais tout d'abord j'aimerais que vous me racontiez tout ce qui vous est arrivé, je suis sûr que cela doit être passionnant.

Edmund croisa les doigts sur sonb ventre rebondit et attendit les réactions.

Iris jeta un regard interrogateurs à ses amis. La situation était largement moins confortable qu'elle ne l'avait imaginée, et leur interlocuteur était bien mieux renseigné également qu'elle ne l'aurait pensé. D'où diable pouvait-il avoir de telles informations?

Que voilà une entrée en matière bien directe, Sir McNesst! Votre sang écossais ne saurait mentir. Aussi je me permettrai de l'être tout autant que vous.

Pour ce qui est de l'expédition dans les Balkans, à Drosvona, en Roumanie, sachez que les choses n'ont certes pas été de tout repos. Mais... je ne vois pas à quel baron et quel culte mystérieux vous faites allusion. Je vous invite à compulser le rapport de cette expédition ethnologique que l'Université Miskatonik d'Arkham a eu la bonté de financer et dont je suis le co-auteur, et vous verrez qu'il ne s'agit en rien de telles balivernes. Nous y avons traité des légendes locales, de la langue, des coutumes et de l'influence de la Sublime Porte et de la Horde d'Or sur ces populations souvent issues de très loin et déplacées par les guerres et invasions.

Se penchant légèrement en avant pour assoir son propos, elle le regarde droit dans les yeux.

Je crains que vous n'ayez été mal renseigné, Sir, j'en ai bien peur!


Puis, reprenant une position confortable sur le dossier de son fauteuil, elle pousuivit.

Et pour ce qui est du financement... comme je viens de vous le dire, l'Université y pourvoit, du moment que la proposition d'expédition correspond à leurs intérêts et visions. Ce qui a été le cas jusqu'à présent, puisque notre présence ici a été validée par le doyen, qui a vu en cette expédition en Egypte une excellente occasion de mêler archéologie et ethnologie pour le compte de l'université, qui subventionne donc assez correctement cette expédition.

Je saisis mal en quoi votre offre pourrait nous intéresser, Sir!

La surprise est totale. Le sourire d'Iris se fige en un instant à l'idée de ce que Mihail avait pu raconter. Mihail n'était pas vraiment au courant de l'essentiel, mais il avait été témoin de certains événements pour le moins étranges. Il aurait aussi pu écouter involontairement certaines conversations entre investigateurs. Autant de possibilités qui se bousculent dans sa tête.

Reprenant consistance autant que ce peut, Iris prend alors un ton glacial à l'encontre de McNesst.

Je vois... je n'avais en effet pas identifié en vous l'un des donateurs les plus importants de l'Université Miskatonik, Sir. Notre doyen, Mr Galloway, a en effet omis de m'avertir de votre existence tout autant que de la possibilité que vous vous joigniez à notre petite expédition. Il faudra que je lui en touche un mot, d'ailleurs...

On sent aisément à ces derniers mots qu'il ne fera pas bon être à la place de ce Mr Galloway au retour d'Iris à l'Université.

Je suppose qu'il est normal que vous vous invitiez chez vous, Sir McNesst. Probablement êtes vous déjà au courant, mais une caravane viendra nous chercher après-demain pour nous amener sur le lieu des fouilles archéologiques financées par l'Université. Financement dont je peux aisément deviner la provenance.

Quoiqu'il en soit, nous pensions profiter de la journée de demain pour aller visiter la pyramide de Gizeh.

La jeune ethnologue se lève alors, feignant être fatiguée.

Vous êtes bien évidemment le bienvenu dans cette petite visite, Sir McNesst. Pour l'heure, il se fait tard et nous devrons nous lever assez tôt demain matin. Et mieux vaut ne pas accumuler de retard de sommeil avant notre départ, croyez moi. Il faut souvent être en pleine possession de ses moyens pour affronter les impondérables inévitablement liés à ce genre d'expédition.

Si vous voyez ce que je veux dire...

Le regard d'iris se fait inquisiteur. Que sait donc cet encombrant invité sur leur aventure véritable à Drosvona? Plus qu'elle ne le souhaiterait, au vu de son allusion au baron et à un culte étrange. Et surtout quelles sont ses motivations, sachant cela, pour avoir décidé d'accompagner les explorateurs?

Voilà des questions auxquelles il faudra trouver réponses durant la visite de la pyramide...