01 Vers le site des fouilles

Le ton montait entre Iris, Edmund et Charles. L'aristocrate avait mal pris les propos de la jeune professeur et Charles commençait lui aussi a voir rouge. Le combat de coqs aurait certainement eu lieu si Iris n'avait pas mis le holà à une conversation qui s'envenimait. Cette fin de journée était marquée du signe de l'incompréhension et après les splendeurs qu'ils avaient pu admirer au cours de la matinée les investigateurs durent s'armer de toute la tempérance qu'ils possédaient pour ne pas en venir aux mains. On pouvait mettre cela sur le compte de la fatigue, de l'oppressante chaleur ou bien encore de la tension qui régnait naturellement du fait des forces obscures que les investigateurs auraient à affronter. Quoi qu'il en soit après une dispute en règle où le revolver de Charles lui chatouillait les côtes, tous partirent se coucher. Après tout ils auraient besoin de tous leurs moyens pour une ballade en chameaux à travers le désert.

La nuit fut agitée. Le vent s'était levé et pénétrait insidieusement les ruelles du Caire en une plainte lugubre et continue. Tous ruminaient les évènements roumains et se demandaient ce qu'il adviendrait s'il se retrouvaient à nouveau nez à nez avec le baron Hauptman. Finalement vers une heure, tout le monde dormait. Le réveil fut assuré par le gardien de l'hôtel qui vint frapper à la porte de Charles et Iris pour leur dire que deux hommes qui se disaient envoyés par la mission du Dr Galloway les attendaient à la réception. Charles encore tout endormi répondit quelques noms d'oiseaux à l'empêcheur de sommeiller puis de mauvaise grâce ils se levèrent et allèrent chercher les autres. Leurs maigres bagages (voyage en chameau oblige) étaient prêts et tous se retrouvèrent à la réception.

Deux hommes basanés, plutôt râblés, attendaient. Ils étaient vêtus de chèches d'où s'écoulaient quelques grains de sable. Leur accoutrement dénotait sans aucun doute une traversée du désert récente. L'un d'eux avait un fusil en bandoulière et tous deux un poignard à la ceinture. Le plus grand, celui qui avait le fusil, se présenta. Il parlait un bon anglais quoique teinté d'un accent aux relents de sable et de soleil.



Bonjour mademoiselle et messieurs, je suis Abdellatif et le voici Salah. Nous sommes envoyés par le Dr Galloway pour vous conduire au campement où se déroulent les fouilles. Si vous êtes prêts nous pouvons partir immédiatement. Il est préférable de partir de bonne heure, la chaleur sera beaucoup plus supportable. Etes-vous prêts ?

Herbert n'avait pas vraiment su à quel saint se vouer. Il lui semblait que la visite des pyramides avait plu à ses hôtes, mais en assistant à la scène d'hier soir entre Iris et ce Lord anglais, il sentit que la tension était malgré tout palpable. Signe, peut-être, de l'enjeu que représentaient ces fouilles.

Il mit à profit ces quelques heures de repos pour se requinquer. Il rêva de pyramides, de pharaons, et de Sphinx, et se leva de bonne heure pour rejoindre l'équipe dans son hôtel. Lorsqu'il arriva sur le perron du bâtiment, il avisa deux hommes qui y pénétrèrent. Il s'installa dans un des fauteuils rembourrés et confortables qui meublaient la grande pièce luxueuse de l'accueil de l'hôtel, et se servit une tasse de thé.

Il avait réglé tous les détails de son départ, mais si ça n'avait pas été chose aisée. Et son fidèle Ahmed s'occuperait du reste.

Voilà bien longtemps que j'attendais une occasion de la sorte pensa-t-il, en sirotant son breuvage

Les tensions de la veille n'avaient pas vraiment disparu durant la nuit. Au petit matin, Iris était prête et avait préparé ses lourds bagages, essentiellement le matériel ethnologique qu'elle avait déjà eut l'occasion d'utiliser en Roumanie, lors de sa précédente étude ethnologique financée par l'Universté d'Arkham. Non pas que Sir Mc Nesst était antipathique en soit, mais sa seule présence était génante pour le but inavoué et inavouable de cette expédition. Qui plus est, son penchant pour les sciences occultes, selon son propre aveu lors de leur première rencontre, avait mis Iris en position défensive.

L'ésotérisme avait bonne figure en ces temps où la "Der des Der" est encore vivace dans les esprits et où les excès les plus fous sont monnaie courante, comme pour oublier que nous sommes mortels. Comme pour oublier l'horreur de cette Grande Guerre que l'on veut être la dernière. On cherche le frisson, on s'encanaille. Nombreux sont les gens du monde à participer à des scéances de tables tournantes où les esprits frappeurs sont appelés. Les charlatans pullulent et profitent de la crédulité ambiante.

Mc Nesst rentre donc aisément dans cette catégorie, du moins selon ses propres dires. La catégorie des nantis qui s'ennuient et qui utilisent leur argent pour pimenter leur vie avec du frisson. Mais quand les choses deviennent sérieuses, ces gens ne sont pas ceux qui prendront el taureau par les cornes, mais chercheront plutôt à avoir la première place dans le bateau de secours, prêt à payer le prix de leur vie au détriment de femmes ou d'enfants qui, eux, n'ont pas la chance de pouvoir se le permettre.

Il y a eu des cas avérés, notamment lors du naufrage du Titanic. Et sa condition modeste n'a jamais fait d'Iris une amie des grands de ce monde, et a plutôt nourri en elle une méfiance épidermique envers les classes aisées de la société.

L'arrivée des deux guides envoyés par le Dr Galloway était la providence même et elles les accueillit chaleureusement.

Salam Hallekum Abdellatif, Salam Hallekum Salah. nous sommes prêt, mes amis. Les seuls bagages encombrants sont mes outils d'ethnologie... nous avons veillé à nous munir du minimum vital. Nous partons dès que possible, il n'y a aucun probème à cela. Nous avons cependant deux invités surprise... Sir Mc Nesst, qui finance la mission du Dr Galloway, et Mr Plague-Lopkins qui accompagne notre équipe... pour l'instant. Cela pose t'il un problème?

Les deux guides regardèrent le Duc McNesst et Herbert de pied en cap puis échangèrent un regard. Abdellatif posa une question à Salah en arabe. Celui-ci se gratta la tête, compta sur ses doigts puis répondit avec un haussement d’épaules et quelques mots. Le plus grand se retourna alors vers Iris.

Cela ne devrait pas poser trop de problèmes pour le matériel et les deux invités de plus. Certains devront marcher car les chameaux ne pourront pas tous nous transporter. Cela risque de rallonger un peu le voyage mais vous n’êtes pas à une ou deux journées près je suppose.

Bien si c’est tout nous pouvons nous mettre en route.

Tous sortirent donc de l’hôtel non sans avoir profité de la générosité du Duc qui régla la note. Tel était le prix de son intégration dans le groupe et cela permettrait certainement d’adoucir des relations tendues. Ils prirent une carriole et se retrouvèrent rapidement aux portes du désert où les attendaient six chameaux qui ruminaient paisiblement. La plupart des investigateurs n’en n’avaient jamais vu. Les bêtes mesuraient près de deux mètres au garrot et bien qu’elles aient une taille impressionnante, elles avaient un air impassible et l’œil bovin. Les deux guides commencèrent à charger un chameau avec le matériel d’Iris et des réserves de vivres. Une fois complètement harnaché l’animal avait un air plutôt comique avec une vraie montagne de caisses sur son dos. Les investigateurs médusés se dirent qu’il tenait plus de la bête de somme que du cheval de course ! A leur tour ils montèrent non sans appréhension sur les chameaux couchés. Iris et Charles, vu leur gabarit, purent en partager un tandis que le Duc eu droit à sa monture personnelle. Après quelques conseils des deux guides aux investigateurs, les bêtes se levèrent. Quelle sensation ! Tous crurent partir à la renverse mais ils s’agrippèrent fermement et finirent par s’élever à presque deux mètres du sol. Aux exclamations de chacun, Abdellatif se retourna et demanda :

Est-ce que tout va bien ? C’est un peu impressionnant au début mais on s’y fait assez vite, vous verrez. Allez, en route !

Et la caravane s’ébranla au pas pour s’enfoncer dans le désert.

Durant la première journée, le rythme fut tranquille pour permettre aux novices de s’habituer aux mouvements lents et réguliers des chameaux. Cela reproduisait à merveille le roulis d’un navire et certains eurent quelques nausées qui furent rapidement remplacées par la sensation étouffante de la chaleur du désert. Il y eut quelques chutes sans gravité qui assurèrent un spectacle assez risible d’investigateur pestant et rageant pour remonter sur le dos de sa monture. Le soir venu ils firent une pause à l’abri d’une dune gigantesque. Les guides sortirent d’une caisse des étoffes et en quelques minutes bâtirent un campement rudimentaire mais accueillant. Un petit feu fut allumé et quelques morceaux de viande grillés pour remplir les estomacs. Bien entendu les réserves d’eau devaient être préservées et chacun n’eut droit qu’à quelques gorgées. Après le repas, Abdellatif se leva puis se saisit de son fusil.

Salah et moi allons monter la garde : on n’est pas à l’abri de quelques brigands ou fennecs. Ne trainez pas trop pour vous coucher, demain sera une longue journée. Couvrez vous bien pour dormir, les nuits sont très froides dans le désert.

Les investigateurs ne se firent pas prier et si la journée suivante devait être aussi éprouvante que celle-ci, ils arriveraient sur le site des fouilles dans un état de fatigue avancée.

Au petit matin, alors que le soleil faisait une timide apparition au dessus de l’horizon, Salah réveilla le camp sans grand ménagement et faillit recevoir un coup de poing d’un Charles de mauvais poil. Après un frugal petit déjeuner ils se remirent en route pour un voyage d’un ennui mortel. L’économie d’eau et la fatigue se traduisaient par une économie de paroles. Les investigateurs commençaient à se faire à leurs montures aussi il n’y eut plus de chutes à déplorer.

En fin d’après-midi, tous purent remarquer un nuage de sable venir à leur rencontre. Abdellatif sortit d’une sacoche une longue vue et la braqua en direction de la colonne de poussière. Il se retourna vers Salah puis vers les investigateurs l’air paniqué.

Par le tout puissant ! Ce sont les hommes de Kemal ! Nous sommes perdus !

Salah devint lui aussi plus pâle que les blancs Européens et Américains puis murmura quelque chose dans sa barbe. Abdellatif reprit.

Ce sont des brigands mais si nous nous rendons sans faire d’histoire ils nous volerons et nous laisseront la vie sauve. Descendez tous des chameaux et rendez-vous !

Il joignit le geste à la parole, descendit du chameau et leva les bras bien haut en direction du groupe de cavaliers qui se rapprochaient de plus en plus.

Spoiler:

Edmund était morose. Assis d'un un gros fauteuil moelleux, un verre de scotch à la main, il regardait d'un œil vide le soleil se coucher sur le Caire. Ses rayons se reflétant sur le crâne dégarnie de Gordon qui remplissait divers papiers officiels. La dispute qu'il avait eut avec la jeune femme, Iris, lui avait plombée le morale et il était repartit prestement dans sa chambre où il avait retrouvé son majordome qui l'informa n'avoir rien trouvé sur le dénommé Herbert.

Cela faisait maintenant une heure que le duc était plongé dans cet état et les effets de l'alcool commencés à ce faire ressentir. Sa tête lui devenant douloureuse au fur et à mesure que le Scotch pénétrait son sang il ferma les yeux et s'endormit en quelques minute, son verre tombant de sa main et répandant le liquide ambré sur le sol. Lorsqu'il se réveilla bien plus tard il remarqua la couverture posait sur lui et le sol nettoyé de toute trace. Brave Gordon, celui ci s'occuper de son maitre depuis plus de 20 ans désormais. Plus qu'un serviteur c'était devenu un ami. Se levant du fauteuil il trouva celui ci en train de faire ses paquets pour le voyage à venir.

Monsieur à t-il bien dormit ?

Très bien mon cher ami, je vous remercie. Dîtes moi, quelle heure est t-il je vous prit ?

Il est tôt Sir, un maître d'hôtel est passé il y à quelques minutes pour vous prévenir que vous deviez bientôt partir.

Le duc remercia l'homme puis alla dans la salle de bain pour faire sa toilette et changer de vêtement. Au bout d'une demi-heure il était prêt. Saisissant le sac que lui avait le majordome, il le salua et quitta la pièce. Ce dernier ne l'accompagnait pas lors de cette expédition. Il resterait au Caire pour gérer les affaires du duc en son absence mais il promit de le rejoindre plus tard si cela devenait possible.

Sortant dans la rue encore vide à cette heure reculée, Edmund se dirigea vers Iris et Herbert déjà présent. Les saluant pour la forme sans vouloir discuter avec eux il s'intéressa aux deux hommes qui devaient être leur guide. Des autochtones assurément. Leurs armes intriguèrent le riche financier mais il se dit que c'était plus pour la forme que pour autre chose. Le duc, comme il s'en douté dût vider son portefeuille pour payer les chambres. N'étant pas Écossais pour rien il eût l'estomac chamboulé au prix qu'il paya. Enfin lorsque les autres arrivèrent, on les conduisit à leurs montures. Des chameaux. Ayant un avion près à partir non loin il trouva stupide de ce déplacer ainsi mais il n'avait pas voulu froisser ses compagnons. Après quelques instructions des guides il monta sur l'un des animaux avec beaucoup de mal.

Au bout d'une heure il se sentait tout simplement ridicule à être trimballé comme cela, ses fesses lui faisaient atrocement mal et une nausée violente avait faillit le submerger. Pire, juste au moment où il allait demander une pause, il glissa à bas de sa monture après une secousse trop violente. S'écrasant lamentablement sur le sable, il se releva tout honteux et crachant du sable. Jetant un regard furieux à qui voulait faire de l'humour, il dût avoir besoin de l'aide d'Abdellatif pour remonter.Après une nouvelle heure de trajet le soleil commençait à être haut dans le ciel, écrasant les investigateurs de ses brûlants rayons. L'héritier des McNesst souffrait plus que les autres de la chaleurs. Certainement du fait de son âge avancé et de sa corpulence un peu élevé. Au bout d'un moment, la sueur coulant dans son dos et sur son visage rougeâtre, il se mit à ne plus rien penser. Le regard dans le vide, la langue pendante. L'un des guides remarqua qu'il se sentait vraiment mal et décida par pur pitié de lui donner un gorgée dos. Il lui massa également un foulard et lui montra comment l'accrocher autour de sa tête afin d'éviter l'insolation. Le remerciant chaleureusement, le duc se promit de donner un peu d'argent à la famille de cet homme si gentil dès leur retour au Caire. Enfin, cette journée harassante se termina. Le camps fut montés, ils mangèrent et burent un peu dos. Trop exténué pour parler, Edmund alla se coucher après avoir salué les personnes présente.

La journée suivant ne fut pas mieux, même s'il ne tomba pas une seule fois de sa monture, Mc Nesst soufra de nouveau de la chaleur. Il n'avait guère l'habitude de ces voyages à travers le désert et devait bien avouer que les autres étaient bien courageux. Mais le pire arriva en fin d'après midi lorsque Abdellatif les prévient qu'une bande de brigand arrivait dans leur direction. Le visage de l'écossais passe du rubicond au blanc et la peur fit battre son cœur avec une intensité nouvelle. Leur guide leur conseilla de résister sans résistance et de se laissé voler. Perdant son calme, le Duc de North Berwick se mit à paniquer.

QUOI ! On ne va tout de même pas se laisser faire par...par des sauvages !

Se trainant lamentablement vers Charles il le prit à parti :

Vous...Vous êtes bien un soldat non ? ALORS défendez nous !

Edmund avait raison de paniquer, il se balader avec un somme rondelette qui lui ferait mal de perdre. Sortant sa canne-épée de son sac, il là devissa afin de faire apparaître la lame. Tout en bégayant il se tourna vers ses compagnons mais le dénommé Salah lui mit une gifle retentissante pour le calmer. Ayant eut un effet positif, cette claque rendit sa raison à l'homme qui enterra rapidement son argent et quelques biens précieux dans le sable. Espérant ne pas avoir été vu, il leva les main vers le ciel et tomba genoux à terre.

Spoiler:

Herbert avait manifestement plus l'habitude des rigueurs du désert que le reste de la procession, guides exceptés. Plusieurs fois, il avait eu l'occasion de passer plusieurs jours dans le désert, et sa température comme son isolement convenaient mieux à son caractère discret.

La caravane avancait lentement, serpentant entre les dunes, en gravissant une parfois, lorsque celle-ci était plus grande. Couronné de son chèche bleu, Herbert laissait ses pensées vagabonder.

Lorsque après deux jours de marche éppuisante, il vit Abdellatif devenir blanc comme linge à la vue des pillards qui s'approchaient, son sang ne fit qu'un tour. Il s'adresse à Abdellatif et Salah, et leur proposa la chose suivante :

Enterrons-tout ce que nous pouvons le plus discrètement possible, et mettez-nous ensuite en joue. Dites simplement que vous venez de nous fouiller et qu'il n'y a rien de bon à piller sur nous. Il fallait réagir vite, le nuage de poussière soulevé par les sabots des chevaux des pillards grandissait à vue d'oeil.

Pete jeta un rapide coup d'oeil vers ses ompagnons et marmonna rapidement:

Si l'un de nous est blessé, il aura peu de chance d'y réchapper: un environnement que nous ne connaissons peu, pas de quoi survivre...

Il nous reste une chance de nous en sortir: la négociation. Nous pouvons cacher nos affaires. Malheureusement, j'ai bien peur qu'ils découvriront avec taisance nos cachettes. Ce sont des hommes habitués au désert. Et dans ce cas, je ne parierai pas un dinard sur notre sort à tous.

Nous pourrions attiser leur appât du gain et ses hommes d'armes pourraient nous être fort utile dans nos futures "rencontres", non? Un sursis en quelques sortes...

Il y a un risque certain, mais quelles sont nos autres options, mes amis?

Pete avait la gorge sèche et irritée avec tous ce sable respirer. L'adrénaline le faisait suer énormément et ce discours l'avait rendu pivoine.
Qu'allait donc faire ses compagnons: combattre avec une mort certaine à la clé ou cacher ce qu'ils pouvaient des mains de ces brigands ou bien tromper l'ennemi à son propre jeu?

Les brigands étaient désormais à une centaine de mètres et ne ralentissaient pas la cadence. Ils fonçaient droit sur le groupe à bride abattue. Les investigateurs avaient déjà commencé à enterrer (ou plutôt ensabler?) leurs bien précieux. Malheureusement, la caisse contenant le matériel de l'Université était bien trop imposante pour pouvoir rejoindre les portefeuilles. Restait à espérer que les brigands n'y verraient pas d'objets de valeur mais seulement du matériel scientifique compliqué et invendable.

Les guides réfléchirent quelques instants à la remarque de Herbert puis celle de Pete mais jugèrent que le mieux était de se laisser faire par les brigands.

Ils nous voleront mais au moins nous aurons la vie sauve. S'ils mettent notre stratagème à jour je ne donne pas cher de notre peau!

[HRP: ils vous reste quelques secondes, au mieux une minute pour essayer quelque chose après quoi les cavaliers seront sur vous. Ce qui est clair c'est que les guides ne vous aideront pas.]

Iris avale difficilement l'affront de la situation. Quel intérêt d'avoir attendu ainsi Abdellatif et Salah si au final ils ne sont d'aucune utilité face à ce genre d'attaque? Espérons seulement que les négociations qu'ils mèneront ne les mèneront pas à dilapider tous les biens des investigateurs, et notamment ceux appartenant à l'Université. Surtout devant les yeux de sa source principale de financement en al personne de Sir McNesst!

Charles jaugeait la situation sans en dire plus que nécessaire..

Il évaluait leur chances en combat rapproché contre ces bandits du desert.D'ailleurs combien etaient ils? On avait encore du mal a le dire.

Pete,Herbert, vous êtes armés, il me semble. Si la situation l'exige nous serons peut etre obliger d'user de nos armes.Je peux compter sur vous?


Quant aux autres.Pas de panique.Mieuxx vaut y laisser notre argent que notre vie.

Si par contre ils semblent trop entreprenants ..on agira.Quel que soit l'attitude que je puisse prendre dites vous bien qu'elle sera calculée.

Le groupe de cavaliers arriva sur la caravane des investigateurs. Outre l'homme de stature impressionnante qui était certainement leur chef, le groupe comptait dix hommes, tous équipés d'un fusil et d'une dague glissée à la ceinture. A peine furent-ils sur les investigateurs que les hommes les mirent en joue. Ce que les égyptologues en herbe découvrirent immédiatement c'est que les brigands ne menaçaient ni Abdellatif ni Salah et que ceux ci retrouvèrent immédiatement des couleurs et le sourire. Ils étaient de mèche ! Charles ne put s'empêcher de lâcher un juron lorsqu'Abdellatif salua celui qui se faisait appeler Kemal. Ils échangèrent quelques mots en arabe et visiblement Kemal n'était pas satisfait. Abdellatif rentra ses épaules et alla se ranger parmi les hommes armés.

Le bandit du désert était plutôt grand comparé à ses hommes mais restait petit par rapport à la moyenne américaine. Il portait comme les autres un chèche blanc, une longue barbe noire bien entretenue et avait de grand yeux noirs profonds. Son visage buriné par les années passées à chevaucher dans le désert était sec au propre comme au figuré et bien inconscient celui qui aurait bravé son autorité. Il s'exprima en anglais approximatif sur un ton qui ne laissait pas de place à la plaisanterie.

Bonjour mon appellation est Kemal et je suis grand chef du sable ici. Hommes savent utiliser fusil, pas de blague. Vous donner argent, armes et objet et je vous laisse vivre.

Sur un geste, deux de ses hommes arrivèrent avec de grands sacs pour quêter ce que les investigateurs avaient de valeur.

Iris enrageait et fulminait de l'intérieur. Se faire trahir par les hommes du Dr Galloway... quelle humiliation!

Les mains toujours bien hautes, elle se rapproche d'Herbert lentement pui le toise d'un regard qui, tout comme celui de Kemal, ne laisse place à aucune plaisanterie et lui chuchotte dans l'oreille.

Mon cher Herbert, c'est pour des coups comme celui-là que j'ai accepté de vous intégrer dans notre équipe. A vous de faire vos preuves, mon ami. A moins que vous ne vouliez rentrer à pied une fois ces pilleurs parti.

Voilà Herbert avec un marché en main autrement plus délicat que la visite de la Grande Pyramide....

Charles fulminait intérieurement.Ils s'étaient tous fait avoir comme de jeunes pucelles dans un bordel militaire de campagne..

Il jeta un regard noir a leurs deux soit disant guides..enfin noir dans l'esprit ,rien qui vaille de se prendre une balle perdue.

Il évaluait la situation.leurs chances en combat étaient proches du zero,quelques uns pourraient peut etre en sortir vivants si lui meme le restait assez longtemps pour faire leur affaire au plus gros du groupe.

Pas acceptable,ni au vu des circonstances ,ni de leur but reel dans ce pays.

Cependant d'autres étaient deja sortis de situations d'inferiorité numérique flagrante en vainqueurs.

Il resolut de titiller la fierté du brigand ,estimant qu'au pire cela lui vaudrait un rappel a l'ordre musclé.

Aussi regardant le chef des brigands dans les yeux, il allait debuter son preche provocateur quand il remarqua le manege d'Iris.

Elle avait apparement prévu quelque chose de son coté et comme a son habitde ne l'avait pas mis dans la confidence..a dire vrai ils avaient tous du avoir une idée ou un plan fou a mettre en application..

il mit le sien en berne en attendant de voir celui d'Iris.Il serait toujours temps pour jouer les provocateurs.

Quel naiveté ! Herbert vivait depuis de nombreuses années en Egypte, et pourtant, il n'avait pas le moins du monde senti venir ce coup fourré ! Ici, en plein milieu du désert, ils étaient à la merci de leurs deux guides, qui connaissaient la région par coeur, alors qu'eux n'y voyaient que dunes et sable...

Lorsqu'il vit Iris s'approcher de lui, il sentit qu'elle préparait quelque coup de Trafalagar. La force ne valait rien contre ces pillards, il le savait, et mieux valait user de patience et de diplomatie en ces circonstances. Cela lui fit penser à la fable de La Fontaine, le Lion et le Rat, dont la morale disait : "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage".

Lorsqu'Iris eut fini son rapide plaidoyer, il s'avanca vers le chef des pillards, et, baragouinant quelques mots en arabe, leur répondit :

"Kemal, nous pas être riches voyageurs, nous être professeurs et chercheurs."

Il jaugea la réaction dudit Kemal, qui semblait ne rien vouloir entendre. Discuter avec de pareilles brutes était comme essayer d'enfoncer une porte avec une brosse à dents. Cela ne menait à rien ! Il reprit néanmoins :

"Nous pas armés, nous avoir matériel études. Pas valeur. Mais moi savoir beaucoup monde le Caire, et pouvoir obtenir plus si toi laisser nous aller aujourd'hui."

Une fois de plus, il s'arrêta pour juger de la réussite de son entreprise. Mais mis à part le poignarder du regard à travers son chèche, Kemal ne semblait vouloir prêter aucune oreille à son laïus. Herbert tenta alors un ultime assaut. Il s'approcha de Kemal en levant les bras au ciel, et, comme s'il voulait le mettre seul dans la confidence, lui chuchota ces quelques mots :

"Car moi connaître la bonne personne le Caire !"

Kemal regarda longuement les investigateurs qui osaient lui tenir tête. Il y eut comme un flottement durant lequel ses hommes ne firent plus aucun mouvement ou commentaire. Tous appréhendaient la réaction du chef. Celui-ci regarda tour à tour les "touristes" qui essayaient de l'acheter ou pire de le menacer puis il partit d'un grand rire immédiatement imité par ses hommes.

Vous pas peur moi et essayer menaces et chantage? Vous pas savoir qui être Kemal !

A ces mots il pointa machinalement son fusil et sans se donner la peine de viser, sans même regarder ce qu'il faisait, il tira. La balle fit jaillir un petit nuage de sable en se fichant à quelques centimètres du pied de Sir Edmund qui était resté en retrait.

Vous pas choix. Donnez objets valeur.

Ils ne riaient plus du tout à présent, montrant des sourires de prédateurs déterminés. Ils firent donc rapidement les poches des investigateurs, examinèrent sans grand entrain le contenu des caisses de l'université puis chargèrent tout ce qui semblait avoir à leurs yeux de la valeur sur leurs propres montures. Malheureusement, le sort des investigateurs n'était pas encore scellé: malgré les protestations véhémentes d'Edmund, les menaces de Charles et l'indignation des autres, les brigands commencèrent à ligoter leurs victimes puis les installèrent sur les chameaux et enfin leurs bandèrent les yeux. Ils montèrent alors tous en selle et le convoi s'ébranla doucement. Bien entendu les interrogations et protestations ne trouvèrent aucune réponse et la résignation fut rapidement de mise.

Après plusieurs dizaines de minutes où la sensation de ballottement due à la progression dans le sable avait été très éprouvante pour les estomacs, la caravane sembla prendre pied sur un sol plus compact et les bruissements faisaient penser qu'ils avaient atteint une zone rocailleuse. Quelques minutes supplémentaires et ils firent halte. Les investigateurs furent descendus des chameaux mais leurs poignets étaient toujours liés et leurs yeux bandés. On les poussa pour qu'ils avancent d'un pas mal assuré sur un sol de pierre. On leur demanda ensuite de progresser en rampant dans ce qui semblait être (d'après l'écho) un tunnel. Quelques instants plus tard ils débouchèrent dans une salle fraîche et furent assis contre la paroi. Les brigands discutèrent longuement et Herbert comprit qu'ils se demandaient quel sort leur réserver. Plusieurs options plus ou moins réjouissantes étaient envisagées mais finalement Kemal trancha pour "le puits".

Un par un, les investigateurs, fusil pointé dans le dos, furent poussés vers le centre de la pièce voisine. Charles inaugura le bal et avant qu'il ne comprenne ce qu'il lui arrivait il tomba dans un puits en hurlant de surprise. Le cri glaça le sang des autres qui furent à leur tour précipités à sa suite non sans moins de hurlements.

La chute paraissait sans fin mais finalement tous atterrirent sans trop d'encombre sur un sol meuble probablement fait de sable. Ils restèrent sans un mot toujours entravés et aveuglés pendant que les rires des brigands leurs parvenaient par le puits.

[HRP: cette chute dans le noir est éprouvante, vous perdez tous deux points de santé mentale]

La chute avait calmé les ardeurs guerrières primaires de Charles.Il était un peu "brisé" par le traitement que le groupe avait subi et surtout par son incapacité à déjouer le piège tendu par les deux guides.

Ils étaient tous vivants ,là était l'essentiel,lui disait sa conscience,celle qui l'avait soutenu durant toutes les années de combat en Europe.

Faire tout ce chemin pur affronter des abominations d'un autre monde et se faire piéger par de vulgaires brigands..Cela était par contre plus frustrant.

C'est donc un Charles vidé de ses velleïtés martiales qui reprit conscience peu a peu dans ce trou à rats ou on les avaient jetés...

Il s'assura de la bonne forme de ses compagnons en commencant par iris et it l'état des lieux sans doute plus que restreint..

Y avait il un moyen de sortir d'ici,une maniere d'escalader ces parois..?

Quelle heure pouvait il etre maintenant?

Iris maudit ce moment. A peine ont ils mis le pied en ce pays que ses supposés guides les mènent à un piège. Et à entendre ce fameux Kemal, il y a autre chose qu'un simple raid de pirates des sables. Qui, d'ailleurs, aurait cru qu'un brigand du désert aurait des oubliettes?

Non... ça cache autre chose. Et c'est probablement ce qui inquiète le plus l'ethnologue.

Essayant de se relever malgré les entraves, aveuglée dans ce trou ténébreux, elle se fie alors au toucher pour identifier où ils pourraient être. Elle frôle les parois de son visage afin tout au moins d'identifier de quoi ses parois sont faites, à la recherche d'une pierre déscellée, d'un courant d'air, d'un bruit... après tout, ce lieu est appelé "puit"... sait-on jamais qu'il y ait des éléments géologiques qui pourraient leur être profitables.

Au hasard, elle s'adresse aux autres.

Rhâ! Cet enlèvement ne me dit rien qui vaille...

Herbert! Serait-ce dans les habitudes de la région que de procéder à des enlèvements? Ce gaillard n'a nulle intention de demander rançon, mais je ne serait pas étonnée qu'il compte nous revendre en tant qu'esclaves.

Et ce n'est pas vraiment ainsi que je comptais faire ma reconversion. Allons, quelqu'un peut-il, avec ses dents, essayer de désserrer mes liens? rester saucissonnés ainsi ne nous avance à rien!

Ne souhaitant ni laisser l'occasion a Herbert de s'approcher trop d'Iris ni laisser le pauvre comte exploser son dentier ,Charles se propose pour l'affaire des liens ..

[ceci dit , je ne suis pas persuadé que l'on en ait encore,apres avoir marché a 4 pattes. ]

["rampant" ne veut pas dire "à 4 pattes"! On est bel et bien entravés comme cela a été dit maintes fois dans le descriptif.]

[c bien une femme ca..toujours a avoir raison bon alors je t'attaque les poignets en bavant ]

Herbert fut quelque peu sonné par l'épreuve qu'ils avaient vécu. Il voulut faire un point sur ce qu'il leur restait de matériel, mais le plus urgent était d'abord d'essayer de sortir de cette mauvais passe dans laquelle ils étaient tombés.

Il vit Charles se lever et attaquer avec les dents les liens d'Iris. Il tenta vainement d'accéder aux siens pour les défaire, mais il avait beau s'échiner, les liens ne se se libereraient pas si facilement !

Dans l'obscurité, il tâta le mur, à la recherche d'une pierre saillante, et commenca à frotter les cordes qui l'entravaient.

Toute l'équipe avait l'air sonnée par ce qui venait d'arriver. Ils devraient jouer plus finement à l'avenir, pour ne plus tomber dans de tels traquenards !

A force d'obstination, rongeant leurs liens avec leurs dents ou les frottant contre les rochers du puits, les investigateurs parvinrent un à un à se dégager les poignets et retirèrent leurs bandeaux. Ils s'accoutumèrent rapidement à l'obscurité et s'aperçurent que la très faible lueur qui se dégageait de l'entrée du puits, environ neuf à dix mètres plus haut, suffisait à distinguer vaguement les murs. A tâtons ils prirent connaissance de leur environnement. L'endroit était en fait assez spacieux pour être qualifié de caverne. De forme conique, comme un entonnoir renversé, la salle avait un diamètre au sol d'environ dix à douze mètres. Sur l'un des murs, ce qui devait ressembler autrefois à un escalier s'était écroulé depuis bien longtemps laissant d'énormes blocs de pierre sur le sol de sable. Malheureusement pour les investigateurs, cet escalier était désormais impraticable et la pente inversée des parois rendait l'escalade des murs impossible, surtout sans équipement adéquat. Herbert lista ce qu'il leur restait comme matériel : outre leur vêtements et chaussures, ils n'avaient rien de bien utile. Leurs armes y compris la canne de Sir Edmund avaient bien entendu été subtilisées et tout le matériel qui aurait pu leur être utile était probablement resté harnaché sur les chameaux. Outre l'accès par lequel ils étaient arrivés dans cette galère, ils distinguèrent après quelques tours du propriétaire l'ouverture d'un tunnel sombre située au niveau du sol et à demi comblée par le sable. Malgré la hauteur du tunnel n'excédant pas un mètre il devait être possible de s'y glisser à quatre pattes.

Chuchottant à ses camarades, Iris enlève rapidement sa chemise et son pantalon, se retrouvant en sous-vêtements... et laissant deviner dans l'obscurité (outre ses formes) une corde enroulée tout autour de sa taille.


Ha ha! Ces idiots n'ont pas osé me fouiller au corps! Voilà 10 mètres de corde qui tombent bien à point, mes amis. Je suis assez fine pour m'introduire dans ce trou, et je pense être assez adroite dans ce genre d'exercice. Mais 10 mètres, ce sera trop court...

Faites comme moi! Allez!

Déshabillez vous et formez une corde en reliant les vêtements les uns aux autres, on l'attache à mon pied et j'y vais. Ca me donne en gros une allonge de 35 mètres. Ca devrait suffire.

Si vous sentez des secousses répétées, vous n'aurez qu'à me hisser pour que je revienne... parce qu'en marche arrière, ça risque de ne pas être facile.

Allez!

Son caractère de battante reprenait le dessus.

Crever au fond d'un trou, fut-il conique? Pfut! ils rêvent, les tarés esclavagistes d'en haut! On va leur montrer qu'on a de la ressources, mes amis...

Oui... on va leur montrer... et cette fois, si nous en avons l'occasion, je laisserai les talents de notre cher Charles s'exprimer.

N'est-ce pas, mon ami? Il en va de notre honneur!

Le fier Duc était assit le long de la paroi. La tête plongé dans ses bras serrant ses genoux remontés. Qu'était il venu faire dans cette galère ? Il était bien trop vieux pour ce genre d'exercice et au fond de lui même, il savait que ce voyage serait peu être bien le dernier qu'il ferait avant de finir ses vieux jour dans sa demeure de North Berwick. Qui plus est, la chute avait était plus dur pour lui que pour les autres jeunots. Tentant de se relever il sentit son dos émettre un violent craquement. Signe non trompeur d'un blocage. Marchant à moitié courbé il dut demander l'aide Charles pour se décoincer. Alors qu'il commençait à remercier le soldat, la compagne de celui ci se mit à se dévêtir copieusement. Gentleman, Edmund se retourna le visage en feu, sa vigueur d'autrefois retrouvé. Sans un regard vers l'arrière il enleva sa veste beige et la tendit derrière lui.

Mettait ça jeune femme, vous risquez d'attraper froid et mon vieux cœur risque de lâcher à tout moment.

C'est alors qu'il entendit Iris demander à tout le monde de retirer leurs vêtement. Toutes gênes partis il se retourna vers le groupe raide comme un pic.

Il n'est pas question que je me mette à nu, vous n'allez tout de même pas obliger un vieille à se balader en sous vêtement quand même ? Je reste comme ça un point c'est tout...

Avec une mine d'enfant boudeur il consentit tout de même à donner sa paire de chaussette, mais sa "bonté" n'irait pas plus loin.

Iris, qui commençait à nouer sa corde sa chemise et son pantalon bout à bout, s'arrête net dans son élan. La pénombre ne lui fait distinguer de l'homme qu'une silhouette ventripotente et non son visage, mais elle a peu de mal à imaginer sa moue boudeuse. Elle s'avance alors vers lui sans chercher à cacher sa pseudo-nudité et lui fait face.

Parlez plus bas!

A la guerre comme à la guerre, Sir Mc Nesst.

Ni votre titre ni votre argent ne pourra désormais vous sortir de ce mauvais pas. Et dites vous qu'une fois que nous serons sortis d'affaire, les convenances pourront revenir... mais pour l'instant, il nous faut sonder ce trou que l'on distingue mal, et moi seule peut m'y infiltrer. Une chemise et un pantalon, c'est prêt de trois yards de gagnés dans mon exploration.

Peut-être n'en aurai-je pas besoin. Mais peut-être que non. Et je ne désire pas prendre ce risque.

Et puis vous oubliez que je suis responsable de cette expédition. Il est de mon devoir de nous sortir tous d'ici, surtout le Mécène plus généreux de mon Université...

Elle saisit alors doucement la chemise de McNesst par le col et commence à en déboutonner un à un les riches boutons.

Dites vous que tout cela est une parenthèse qui se refermera définitivement lorsque nous serons saufs et que nos mémoires oublieront d'elles même cet incident qui heurte vos valeurs...

Faites moi confiance... Edmund !

Le chemise désormais entièrement dégraffée, elle laisse McNesst et retourne à son assemblage baroque de corde et de vêtements.

Pour ce qui est du pantalon, je vous laisse vous en occuper vous-même... Charles serait capable de m'en faire une crise de jalousie !

Sir McNesst baragouina dans sa moustache. Malgré la honte de la situation et l'énervement il dut admettre que la jeune femme en avez dans le pantalon, façon de parler bien entendu. De plus en plus rouge il ne put que se laisser faire. Grommelant il termina de retirer sa chemise. Commençant à enlever son pantalon il jeta un regard furibond aux hommes de l'assemblée.

Le premier qui émet une plaisanterie où qui raconte cette mésaventure à quiconque je me ferais un plaisir de l'amener devant un tribunal et lui détruire sa réputation.

Allant dans un coin sombre sous les regards amusés des autres il finit par leur lancer son pantalon, dévoilant un horrible caleçon de tweed à la couleurs des Kilt de ses ancêtres.

Bien que le rire ne se prêtait pas volontiers à la situation, l'effet qu'Iris avait sur Edmund lui tira un sourire. Et voir cet homme quelque peu gauche gesticuler ainsi au fond d'une caverne Egyptienne était somme toute cocasse ! Mais l'heure n'était plus ni aux ronds-de-jambe, ni aux tergiversations, elle était à l'action ! Il fallait sortir de ce pétrin avant que d'éventuels pillards ne reviennent... Plus petit qu'Iris, il prit le taureau par les cornes :

Mademoiselle Iris, il n'est pas question que vous ne tentiez vous-même cette sortie. Je suis plus petit que vous, je vais me glisser moi-même dans ce tunnel et voir ce que l'on peut en tirer. En revanche, je dois dire que vous êtes une femme pleine de ressources ! Je n'aurais moi-même pas poussé aussi loin le camouflage !

Puis alliant le geste à la parole, il retira son pantalon ainsi que sa veste, noua son chèche de façon à se protéger la bouche et le nez, et entreprit de nouer la corde autour de son pied en un double 8 qu'il savait efficace !

Le temps que ses compagnons d'infortune en fassent de même, il commenca à écoper le sable qui obstruait l'entrée de ce qui semblait être leur unique issue de secours, et tendit sa paire de lunette à Iris, car elles allaient le gêner dans sa progression.

Mes amis, comme le dit Iris, nous n'avons que trop croupi ici ! Il est temps de sortir, foi de Herbert !

Charles lui aussi prenait les choses avec le peu de legereté intellectuelle qu'autorisait leur bien précaire situation .
Toujours est il qu'une échappatoire se présentait,et que sa chère Iris avait une fois de plus une solution originale à proposer.Ce petit brin de femme était finalement tout aussi taillée pour l'aventure que pour l'exploration des bibliothèques.

Puisque Herbert se proposait pour la prise de risque,Charles ne chercha pas a l'en dissuader.Son corps de soldat se souvenait de leurs dernieres aventures en roumanie..

Aussi il fit comme proposé et s'encorda a la suite d'Iris.

Iris accepte avec un sourire la proposition d'Herbert.

Si vous insistez...

Puis, voyant que Charles tente de faire une sorte de cordée, elle l'en dissuade d'un geste.

Charles... tu ne sembles pas avoir compris la manoeuvre! Herbert prend ma place, mais il n'y a nul besoin d'y aller à plusieurs. Autant être plusieurs à le ramener en tirant sur notre corde de fortune s'il n'y a aucun moyen de faire demi-tour dans ce boyau!

Puis, s'adressant de nouveau à Herbert.

Si le boyau s'élargit assez pour que nous puissions progresser plus facilement, inutile de revenir, Herbert! Faites nous juste signe que la voie est pratiquable et nous vous rejoindrons.

Bonne chance.

Avant de s'engager, Herbert convint d'un signe avec ses compagnons. Il n'avait pas envie de se retrouver dans une situation où il ne saurait comment communiquer avec ses amis.

-Si je tire une fois sèchement, ne faites rien, ça peut être une erreur.
-Si je tire 2 fois : Danger ! Tirez de toutes vos forces sur la corde. En cas de rencontre impromptue, je serai peut-être plus à l'abri dans le tunnel qu'à l'extérieur...
Si je tire trois fois de suite, c'est que la voie est libre. Il faudra alors lâcher la corde et je tenterai de retrouver l'ouverture par laquelle nous avons été jetés.
D'autre part, je propose de commencer à ramper avec la corde, car s'il est besoin de la ravaler, elle sera moins exposée aux déchirures que les vêtements !

N'oubliez pas : 2 coups : Danger !!!

Puis il s'engouffra dans le petit interstice qu'il avait réussi à ouvrir. L'évolution était très difficile dans ce mince boyau, surtout que l'obscurité ne l'aidait pas à se sentir si à l'aise. Il fallait jouer des coudes et surtout écarter le sable abondant qui obstruait le passage !