02 Diner au chateau

A l’heure dite, les investigateurs se réunirent dans la salle à manger de l’auberge. Certains étaient confiants, d’autres beaucoup moins. Ils sortirent de la bâtisse et retrouvèrent sur la place du village Lazlo et ses acolytes. Les lumières de quelques maisons filtraient par les fenêtres baignant la place d’une clarté assez faible. Sous cette lueur, les ombres des Magyars les rendaient encore plus impressionnants. Une charrette tirée par un cheval fatigué était arrêtée le long de l’auberge.

Montez.

Les investigateurs ne se payèrent pas le luxe de protester et ils s’entassèrent entre les trois colosses puants. Un claquement de fouet et la carriole se mit en branle le long d’un chemin qui s’enfonçait dans la forêt pour contourner la falaise sur laquelle était perché le château. Quelques lumières trahissaient une présence dans ses murs. Après une dizaine de minutes à une allure très lente (certainement due à la charge indigne que les Magyars faisaient tirer par un pauvre cheval), ils stoppèrent devant les portes du château. Vu sous cet angle, il paraissait encore plus impressionnant que depuis le village. Ce qui frappait était surtout la porte gigantesque qui devait faire pas loin de dix mètres de hauteur sur cinq de largeur. La herse était remontée. Au dessus de la porte courait une ligne de créneaux dignes d’un château fort du Moyen Age. Deux tours encadraient le tout. L’une était fièrement élancée à l’est alors que la seconde était complètement écroulée, sans doute après le passage des villageois en 1628. Il ne semblait pas que les générations de Barons se soient jamais occupées de la reconstruire. Quelques gargouilles donnaient au tout un aspect délicieusement accueillant...



Les investigateurs descendirent de la charrette et leurs trois chaperons poussèrent la porte du château. Un gigantesque heurtoir en métal sous forme d’un crâne démesuré surmonté de cornes démoniaques semblait sourire d’un air narquois. Lazlo houspilla les investigateurs qui entrèrent à leur tour dans la cour. Entièrement pavé de pierres séculaires, elle desservait une sorte de petit donjon qui devait servir de demeure au Baron, une vieille écurie croulante sur la droite et une tour sur la gauche, elle-même fermée par une porte métallique. Ils furent escortés jusqu’à l’entrée du donjon puis dans le hall. La bâtisse était entièrement en pierres de taille de dimensions impressionnantes. Un chandelier de fer suspendu par une longue chaîne constituait l’éclairage principal de la pièce. Quelques lampes à huile étaient disposées dans des supports en fer forgé le long du mur de droite. Un escalier massif, lui aussi en pierre faisait face aux visiteurs tandis que des portes de bois ayant sans doute nécessité la découpe d’une forêt entière jalonnaient les murs : deux sur la droite, deux sur la gauche en regard et enfin une au fond de chaque côté de l’escalier. Tout était démesurément grand aussi les investigateurs ne pipaient mot.

Lazlo les conduisit dans la première pièce sur la droite. Il n’y avait qu’une fenêtre étroite qui donnait du côté de la cour. Le mur face à la porte était borgne et le mur opposé à la fenêtre était percé d’une porte fermée. Une grande cheminée abritait un feu qui donnait un peu de réconfort dans un espace aussi grand et froid. Quelques chaises à dossier droit étaient disposées sans ordre apparent et de nombreuses étagèrent courraient le long des murs. Iris sut apprécier quelques vieux ouvrages d’histoire écrits en latin, grec, allemand et autres langues d’Europe de l’est. Certains semblaient tomber en poussière. Lazlo invita les hôtes du Baron à prendre place dans ce petit salon en attendant le maître des lieux. Il se retira dans le hall et referma la porte derrière lui, son fusil toujours en badoulière.

Iris fait la moue.

Plus ou moins, Aindreas... plus ou moins. Mais je doute être capable d'ouvrir des portes aussi massives par moi-même, vois tu. En tout cas, c'est la première fois que je vois un château fait de moellons aussi massifs. C'est... surhumain. Je suppose que mon imagination est trop fertile en cet instant, mais je vous assure que je ne pensais pas qu'une telle oeuvre était faisable. Ca me rappelle le mystère des récentes découvertes de forteresses inca dans la Cordillère des Andes.

Elle parcourt d'un geste expert les livres de la bibliothèque et compulse ceux qui sont en un état suffisamment robuste pour être manipulés avec soin. Une lecture en diagonale, histoire tout au moins d'en savoir un peu plus sur les goûts de lecture du baron. Un peu de psychologie ne fait de mal à personne. Enfin en général.

Bien qu'il ne l'eut nullement avoué même sous la torture, Charles était clairement impressionné par l'architecture titanesque des lieux.

Il avait l'impression d'être le petit poucet dans l'antre de l'ogre..

A quelle "sauce" allaient ils être mangés?

Se retrouveraient ils malgré tout devant quelqu'un d'un tant soit peu civilisé?

Sil les choses tournaient mal..et au vu de leurs précedentes péripéties,elle le risquaient fort, ses quelques dispositions se réveleraient elles suffisantes?

John ,au village ,ne voyant rien venir,prendrait il la décision d'intervenir seul ou arriverait il à rameuter suffisament de monde pour organiser un soulevement permettant une intervention efficace ?

Autant de questions se bousculant dans la psyché du véteran..se retrouvant là bien loin des lumières rassurantes de la civilisation.

Mon prochain article fera date dans le journalisme. Je pourrais même postuler au prochain prix Pullitzer... à condition d'en sortir vivant...

Pete était vraiment impressionné, mais il se souvenait de vieilles histoires où les protagonistes se séparaient et mourraient les un après les autres.
Pete tressaillit en attendant de voir la suite de cette histoire.

Iris ne put s’empêcher de jeter un coup d’oeil à la bibliothèque qui couvrait entièrement le mur du côté de la cheminée, plus pour tromper l’angoisse qui la rongeait que par réel intérêt. Cela lui permettrait tout de même d’avoir une idée des lectures du Baron. Quasiment tous les livres traitaient d’histoire, de toutes époques, d’Europe, d’Asie et d’Afrique. L’éventail de titres allait des grands classiques généralistes à certains beaucoup plus pointus ciblés sur une époque particulière ou une région minuscule. S’il n’y avait pas à première vue d’ouvrage de grande valeur comme des éditions originales, certains étaient très anciens et Iris eut une frayeur lorsqu’elle tira la cote d’un livre qui commença à se détacher sans aucune résistance. A l’évidence, celui-ci était posé sur cette étagère depuis plusieurs siècles. Certains étaient tout de même bien conservés, reliés de cuir et imprimés sur du vélin de première qualité. Il y avait fort à parier que le Baron, si toutefois il s’était donné la peine de lire tous ces ouvrages, serait incollable sur le plan historique et certainement anthropologique.

Après vingt bonnes minutes, alors que tous commençaient à angoisser à l’idée d’une entrevue avec celui qui habitait leurs cauchemars du moment, la seconde porte de la pièce, au fond, s’ouvrit avec un très léger grincement. Un homme de taille moyenne, plutôt trapu et très brun s’engagea en boitant très légèrement dans le petit salon où patientaient les investigateurs. On lui donnait la quarantaine, de beaux cheveux mi longs, soyeux et ondulés, un regard noir comme le jais mais très vif, et une courte barbichette soigneusement taillée. Il était vêtu sobrement d’un pantalon de velours anthracite à grosse côtes, d’un veston brodé par-dessus une chemise impeccablement blanche. Une chaînette délicate montrait la présence d’une montre de gousset. Si on oubliait son aspect assez trapu, il n’avait rien du comte Dracula de Bram Stoker, mais plutôt d’un Lord anglais. Il s’exprima avec douceur et un sourire des plus aimable dans un anglais impeccable où pointait un très léger accent allemand.

Bonsoir, soyez les bienvenus en mon humble demeure. Excusez la brutalité de mes hommes, ils n’ont que peu d’éducation mais sont très serviables. Je me présente : Baron Conrad Heinrich Hauptman. Je suis désolé de vous avoir fait attendre, je vous aurais bien invité plus tôt mais je dors le jour, préférant travailler la nuit, plus propice à la méditation et à la concentration.

Il s'avança vers Iris et lui fit un baise main des plus distingués.

Enchanté Mademoiselle.

Et le spectacle commence. Voici la première pensée d'Iris à l'arrivée du baron. Pensée destinée autant à lui permettre de garder son calme en prenant de la distance par rapport aux événements qu'à traduire la mise en scène talentueuse qui avait lieu sous ses yeux.

Ne pas trahir d'émotion particulière.

Un but en soit, mais diablement difficile à appliquer lorsque le baron exécute un baise-main dans les règles. On a beau être loins physiquement du comte Dracula du roman, on rejoint un côté romantique et extrêmement sophistiqué du personnage.

Mais cela n'a rien d'exceptionnel, car c'est souvent la différence très notable entre la noblese locale qui n'est pas originaire de la région (hauptman vient d'Autriche) par rapport à la population qui y vit depuis des siècles. Le savoir-vivre français a court un peu partout en Europe, comme une sorte de distinction entre l'homme de la haute société et le bas peuple. Un peu surrané, certes. Mais toujours de bon goût.

Iris Zilberstein, ethnologue, répond t-elle au baron en faisant une très légère révérence de mise dans ce genre de situation. Ravie de vous rencontrer, baron Conrad Heinrich Hauptman.

Le fait d'avoir maille à partir avec un fin connaisseur d'histoire lui rend la tâche plus aisée. Elle est dans son élément...

Aindreas était surpris de voir un homme si rafiné dans ce pays perdu, mais il savait trop bien ce que pouvait cacher une toilette soignée. Certains mafieux pouvaient se pavaner comme des princes en public et se faire les pires crapules dès que leurs intérêts étaient en jeu.
Enchanté Monsieur le Baron, et merci de votre invitation. Aindreas O'Callaghan de Boston. Il lui tendit la main, son plus large sourire au lèvres. Vous avez là une très beau château.

C'est le moins que l'on puisse dire ! continue Charles.

Très impressionnant ! Cette demeure est un véritable bijou supportant les siècles sans sourciller..

J'en oublie tous les usages : Charles Fontemer,j'accompagne Mlle Zylberstein dans son voyage,ainsi que nous tous ici présents.

Enchanté, monsieur le Baron.

Charles essaie d'arborer un sourire cordial qui serait de circonstance pour n'importe qui n'aurait connu leurs aventures précedentes..

Visiblement charmé par la présence d’une femme parmi tous ces hommes, le Baron eut beaucoup de mal à détacher ses yeux d’Iris. Au prix d’un effort, il honora tout de même ses invités d’un petit commentaire adapté à la situation.

Enchanté Mademoiselle et Messieurs. Je vous remercie pour vos compliments. Mes hommes m’avaient dit que vous veniez de loin sans pour autant réussir à identifier votre mère patrie, mais je n’aurais jamais cru qu’une si charmante jeune femme et ses aides viendraient du Nouveau Monde pour se perdre en un si petit village. Une chance que j’ai eu vent de votre arrivée, ces rustres de villageois n’ont pas dû vous offrir l’accueil que vous méritez. Cela sera vite réparé, j’aime beaucoup cuisiner aussi je vous ai préparé ce qu’il y a de mieux pour des hôtes de marque. Si vous voulez bien me suivre à la salle à manger, nous pourrons faire plus ample connaissance autour d’un verre.

Il sourit alors de ses plus belles dents et prit délicatement la main d’Iris pour la diriger avec lui vers la porte par laquelle il était arrivé. Ils passèrent dans la seconde pièce qui était aménagée en salle à manger comme le Baron l’avait précisé. Aux murs de lourdes tentures mitées représentant des scènes de chasse donnaient à la pièce une atmosphère de château du Moyen Age. Quelques lampes à huile étaient disposées le long des murs nus et deux chandeliers en fer forgé trônaient sur la table. Celle-ci était visiblement faite de chêne massif et devait permettre d’accueillir une douzaine de convives sans problème. De larges fauteuils de chêne rembourrés de coussins de velours pourpres attendaient les investigateurs. En bon hôte et parfait gentleman, le Baron retira un fauteuil invitant Iris à y prendre place puis s’assit à côté d’elle, laissant aux autres le libre choix de leur place. Devant chaque chaise, une assiette copieusement garnie dégageait un fumet délicat. Des verres de cristal et de l’argenterie achevaient le décor parfait. La seule ombre au tableau était Lazlo qui était recroquevillé dans un coin comme un chien qui attend un os de son maître. Il avait toutefois toujours son fusil en bandoulière. N’y prêtant pas attention, le Baron saisit une carafe de vin et en servit ses convives puis lui-même. Il but quelques gorgées puis regarda les investigateurs tour à tour.

Excusez-moi, je suis obligé de vous servir par moi-même. Le glorieux passé financier de ma famille est loin en arrière aussi n’ai-je pas les moyens de m’offrir les services de domestiques. Et puis un homme seul sait se débrouiller.

Il marqua une pause puis reprit.

Eh bien très chers invités, que venez vous faire en une région si reculée ?

Iris souleva son verre en direction du baron.

Santé! (en français dans le texte)

Puis elle but une gorgée également. Non pas qu'elle soit pétrie de confiance envers le baron lui-même, mais son profil psychologique ne correspond absolument pas à celui d'un empoisonneur. Que ce soit lui ou... ses ancètres, si tant est qu'il en ait eu.

Cher baron, Charles et moi-même sommes en fait citoyens Français. Notre fine équipe que vous pouvez contempler est tout bonnement le groupe de mes amis proches qui, comme Charles l'a précisé, ont fort aimablement décidé de m'accompagner jusqu'ici.

Mais pourquoi ici, me diriez vous... et bien la raison en est elle aussi toute simple. Comme vous le savez sûrement, l'ethnologie est une science en plein essort. Depuis moins d'une décénie, cette science nouvelle s'ingénie à répertorier et analyser les comportements humains, telle que l'anthropologie le ferait, mais également celui des sociétés humaines.

Voilà pourquoi, en tant qu'ethnologue, je m'attèle à sauvegarder les cultures en danger d'extinction, ou tout au moins d'oubli. Le colonialisme a certes ouvert le monde à ces société autarciques, mais il les menace tout autant par sa force d'uniformisation... et sa volonté d'évangélisation. Ma précédente mission, par exemple, a duré plus d'un an et m'a permis de vivre et comprendre la culture Fouyoughé en Papouasie Nouvelle Guinée.

Elle rebut une gorgée.

Cette fois-ci, l'Université américaine où j'exerce a accepté de financer une courte mission ethnologique afin que je puisse "baliser le terrain" comme nous le disons dans notre jargon, en vue de préserver la culture balkanique. Les forts courants nationalistes que vit la région actuellement pourraient, en effet, amener à la disparition progressive des us et coutumes qui viennent de l'histoire riche et unique de la région. Nous ne resterons malheureusement pas assez longtemps pour faire une étude digne de ce nom, mais nous préparons le terrain en vue une mission plus longue et approfondie.

Les crédits, baron... il faut toujours faire un "rush" pour convaincre les créanciers de bien vouloir financer une mission plus ambitieuse. Mon métier n'échappe hélas pas à cette règle.

Aindreas trempa les lèvres dans son verre mais fit bien attention de ne pas en boire. Il devait rester sobre afin de pouvoir réagir vite si le baron préparait un mauvais coup. De toute façon il n'aimait pas vraiment cette boisson étrange qu'était pou lui le vin.

Il écouté Iris lui dérouler son discours et posa une question à leur hôte:
Et vous, qu'est-ce qui vous retient ici Monsieur le baron ? Vous ne vous sentez pas trop isolé, entouré de ces roms qui traînent sur les routes ?

Le baron semblait très intéressé par le discours d’Iris et profita de la remarque d’Aindreas pour rebondir.

Vous avez certainement remarqué dans le petit salon la collection d’ouvrages historiques que mes ancêtres n’ont eu de cesse de faire croître. A dire vrai l’Histoire m’a toujours passionné et c’est essentiellement pour cela que je souhaite respecter la tradition et habiter dans ce château. La fortune familiale s’amenuise à petit feu et il ne reste pas suffisamment pour entretenir cette bâtisse avec tout le soin qu’elle mérite. Cela dit, tant d’évènements se sont produits ici que ce serait criminel de partir et tout abandonner, surtout à ces Roms comme vous dites à juste titre. Je m’y sens chez moi, comme si je vivais ici depuis sa construction et pour ce qui est de l'isolement, cela me convient pour mon travail. J’imagine souvent ce qu’aurait pu être ma vie à l’époque où mon glorieux ancêtre repoussa les Turcs, ou lors des périodes troubles du Haut Moyen Age sous la pression de l’Inquisition. Ces murs ont tant à raconter à celui qui sait écouter. Une étude anthropologique, ou plutôt ethnologique comme vous dites, de la région doit être des plus passionnante.

Il eut soudain un sursaut, comme s’il mettait fin à une rêverie.

Mais nous parlons et oublions la nourriture du corps pour celle de l’esprit. Je vous en prie, mangeons pendant que le plat est chaud. Cette recette traditionnelle que je tiens de mes aïeux ne saurait être dégustée froide, vous m’en direz des nouvelles ! Nous pourrons tout aussi bien poursuivre cette passionnante conversation en nous restaurant.

Il sourit aux investigateurs, se saisit de ses couverts et se lança à l’assaut d’une pièce d’agneau des plus appétissantes. Après avoir goulument englouti une bouchée il reprit :

J’imagine que votre étude a également porté sur le château Hauptman. Qu’avez-vous découvert à son sujet ? Je pourrais peut être vous en dire un peu plus ?

Iris attaqua la pièce d'agneau qui l'attendait dans son assiette avec un certain entrain. Parce que cela semblait des plus appétisants, mais aussi pour oublier la peur qui lui tordait les boyaux. Entre deux bouchées, elle répond au baron.

En fait, nous n'avons trouvé que peu de choses sur la construction même du chateau. Tout au plus une indication que le premier baron Hauptman a acquis ces terres du roi de hongrie lui-même en vertu de ses succès militaires contre les Mongols en 1242. Aucune mention sur la construction même du chateau.

Mais il y a des ouvrages traitant de ce genre de chose. Du Xe au début du XVIIe siècle, l’Europe se hérisse ainsi de châteaux qui tous symbolisent un pouvoir sur les hommes et la terre. Plus le pouvoir territorial des principautés régionales est fort, moins il y a de châteaux, au contraire plus il est faible, plus ils sont précoces et nombreux. Ainsi, dans les régions germaniques où l’empereur reste puissant jusqu’au XIIIe siècle, l’apparition des châteaux est plus tardive et la diffusion plus limitée, au moins jusque vers le deuxième quart du XIIe siècle.

Cette région n'était alors pas directement incluse dans le Saint Empire Germanique, mais votre ancètre a probablement introduit ici la notion de chateau fort initialement absente mais dont le besoin devait se faire sentir, puisqu'à ce moment là, le pouvoir de l'Empereur s'amenuise.

Elle boit une gorgée de vin et continue son repas.

Par contre, je doute que le chateau actuel soit celui d'origine. Il est a priori trop grand et les moëllons utilisés me semblent trop massifs pour pouvoir être utilisés à cette époque... le chateau d'origine aurait-il été détruit et celui-ci reconstruit sur les ruines plus tard?

Pete regarda autour à la recherche d'une arme quelconque: un bâton, un couteau, n'importe quoi qui pourrait les sauver.

Ensuite, il se pencha sur Iris pour sentir son pouls. Il était faible, mais il battait. Il fit de même avec Nâdish.

Pour garder ses amis en éveil, Charles prit un pichet d'eau et la versa sur la tête de Nâdish et d'Iris.

Mes amis, tenez bon. Ne vous arrêtez pas!! bougez le plus possible. Les hostilités ont été lancées par Charles...

Pete regarda intensément Iris

Iris, avez vous de quoi nous protéger, de la magie, un symbole, que sais-je... Un crucifix, un oignon, n'importe quoi.

Pete faisait tout pour qu'Iris parte vers les bras de Morphée.

Les efforts de Pete ne suffirent pas à empêcher Iris et Nâdish de sombrer. Leurs visages étaient paisibles et pour autant qu’il pouvait en juger, ils dormaient profondément. Leur pouls était certes ralenti mais rien d’inquiétant. Le plat avait très certainement été copieusement truffé de somnifère ou autre drogue très puissants. Alors qu'il prenait le pouls d'Iris, Pete remarqua des traces de rouge à lèvre sur son poignet et à la base de son cou. Curieux de savoir ce que cela recelait, il remonta un peu plus la manche et découvrit des inscriptions qui ressemblaient fort à celles qu'ils avaient découvert sur les manuscrits de Clarence Rodgers quelques mois plus tôt. En bon gentleman, il eut de la peine à écarter un peu plus la chemise d'Iris pour apercevoir ce qu'elle avait sur son torse. Il entr'aperçut le début d'un symbole ressemblant fortement à celui du cachet de cire qu'ils avaient conservé. Il pensa alors que l'ethnologue avait fait son possible pour se protéger des forces occultes qu'ils étaient amenés à affronter. Nâdish quant à lui portait toujours dans sa poche intérieure le cachet original prélevé sur la lettre.



Dès qu’il eu tiré ses deux balles, Charles sauta par-dessus la table et se lança à la poursuite du Baron, secondé par Aindreas. Hauptman ne devait pas avoir plus de quelques mètres d’avance mais avait l’avantage de bien connaître sa propre demeure. Les sens en éveil, les deux investigateurs, franchirent prudemment la porte de la pièce du fond, juste à temps pour apercevoir la seconde porte de cette pièce se refermer. La pièce était vraisemblablement la cuisine. Des casseroles et ustensiles de tout type étaient suspendus au mur du fond tandis qu’un large plan de travail et un fourneau en fonte constituaient le mobilier. Il y avait également un vaisselier d’un autre âge dans un coin. Outre un petit oeil de boeuf proche du plafond, il n’y avait aucune autre ouverture que la porte par laquelle ils étaient entrés et celle par laquelle le Baron était sorti.

Dans la salle à manger, Lazlo se mit à grogner, allongé sur le sol de pierre. La balle qui l’avait blessé ne l’avait apparemment pas tué. Il perdait beaucoup de sang par une plaie thoracique sur laquelle il comprimait sa main gauche. De sa main droite, il tentait de s’emparer de son fusil qui était tombé à seulement quelques dizaines de centimètres de lui.

(hrp : je vois qu'on me cache des choses !!! normalement j'aurais du m'en apercevoir pourtant !)

Charles comprend en une fraction de seconde que leur gibier s'est enfui en direction du hall..

ne relachant pas un instant la pression, il se précipite vers la sortie susdite,en respectant néamoins un minimum de précautions élémentaires,afin de ne pas faire une cible idéale si le baron ou un de ses sbires aurait l'intention de faire feu..

Tous sens en éveil, il tente de déterminer par ou le baron a pu ensuite s'égailler..

Aindreas s'empara d'une poêle de taille moyenne, pas trop lourde mais assez grande pour lui servir de protection au cas où et se précipita à la suite du baron.

Alors que Charles et Aindreas sortaient de la cuisine pour réintégrer le hall à la poursuite du Baron, les deux aides de Lazlo apparurent à l’entrée principale de la demeure, fusil en main. Ils avaient certainement été alertés par les coups de feu. Les investigateurs remarquèrent une petite porte de bois sous l’escalier qui menait à l’étage. Elle n’était pas fermée et avait été empruntée très récemment. A l’évidence elle constituait l’entrée d’un passage qui menait soit vers l’extérieur du donjon, soit au sous-sol.



[Hors Jeu : Charles, Aindreas, vous avez la possibilité de tirer (Charles) sur les Magyars qui sont à découvert. Vous êtes encore dans l’encadrement de la porte de la cuisine et bénéficiez donc d’un certain abri. Vous pouvez aussi foncer vers la petite porte sous l’escalier auquel cas vous vous exposez à un tir chacun sans possibilité de riposte. Il y a également la possibilité de s’abriter dans la cuisine. Je reste ouvert aux autres propositions mais dans tous les cas les Magyars feront feu. Pete pourra alors intervenir mais pas avant. Je rappelle que Lazlo agonisant cherche à s’emparer de son fusil.]

Voyant qu'une sortie directe à la poursuite du baron les exposerait a un tir direct des deux magyars, Charles profitant du bouclier providentiel improvisé par la porte,fait feu sur eux. (hrp: il tire pour tuer).

Dans l'action,il lance à Aindreas: prends le tord boyaux,dans mon sac,ca peut regler son compte à l'autre ordure ! en esperant que son frère de combat reconnaissance en l'espèce le cocktail incendiaire improvisé...

(hrp:note au gardien : un doute me ronge : mon sac est peut etre logiquement toujours dans la salle a manger..? ou peut on considerer que je l'ai emmené avec moi ,sentant le combat final proche)

Aindreas s'arrêta net en voyant entrer les deux brutes. Il recula dans la cuisine et obéit à l'injonction de Charles.

Ne faisant ni une ni deux, Charles met en joue le premier Magyar et tire. L’adrénaline coule à flot dans ses veines et ses réflexes de militaire sont au rendez-vous. La première balle atteint sa cible au torse. L’homme hurle et chancelle tout en tirant à son tour. Fortement diminué par la blessure, il a beaucoup de mal à viser et la balle va se perdre quelque part contre un mur. Charles s’occupe alors du second garde. Tuer ou être tué, comme dans les tranchées. Il n’hésite pas une seconde et vise à la tête. La balle atteint sa cible et fait exploser la boîte crânienne du malheureux qui s’effondre immédiatement dans un geyser de sang et de cervelle. Voyant cela, le premier homme jette son fusil dans le hall, se retourne et fuie aussi vite que lui permet sa blessure. L’expression de terreur qui se lit sur son visage laisse clairement penser qu’il n’osera plus se mettre en travers du chemin des investigateurs.


[HRP : le sac à dos est effectivement resté dans la salle à manger. Si vous retournez le chercher, vous perdrez du temps sur la poursuite du baron mais serez mieux armés. Il a déjà deux rounds d’avance, à vous de choisir.]

Aindreas n'ayant pas trouvé trace de sacoche, il resta à couvert le temps que Charles se débarrasse de leurs adversaires.
Part devant Charles je vais chercer ta sacoche et je reviens avec Pete

Charles prend quelques secondes pour recharger son revolver et faire redescendre l'adrenaline coulant a flots dans son corps.

Prends ceci ! Et descends mèche allumée ! Faudra pas le rater,vieux!
lance-il à Aindreas en lui tendant son briquet, avant de s'engouffrer dans l'escalier..

La porte débouchait sur un escalier étroit et raide. Aucune lumière n'était visible ce qui obligea Charles à se saisir d'une lampe a huile accrochée au mur du hall. Son revolver dans l'autre main, il descendit prudemment les marches glissantes. Au bas de celles ci, la température était descendue de quelques degrés et il faisait pourtant noir comme dans un four. Charles entendit des bruits de pas étouffés dans le lointain. Le tunnel étant creusé dans la roche, il était difficile de deviner de quel côté le son provenait mais des traces de pas toutes fraîches étaient bien visibles dans la terre battue. Charles les suivit jusqu'à un embranchement : un couloir en face et un sur la droite. Les traces obliquaient sur la droite mais on n'entendait plus le son des pas.

Charles avait beau être un soldat endurci,il n'était pas excessivement fier dans sa situation.Mu par la seule conviction que plus il laisserait de temps au baron,plus il pourrait l'utiliser pour leur concocter une quelconque sorcellerie,il choisit d'emprunter le chemin de droite ..

Se rappelant les contes de son enfance il laissa à l'embranchement -clairement du coté qu'il avait choisi de prendre ,son mouchoir brodé affectueusement à son prénom par sa chère mère,puis suivit le chemin,toujours avec la plus grande prudence,à pas de loup..

Aindreas revient dans la salle à manger en courant. Alors que Pete est en train de s'occuper des dormeurs, Lazlo est sur le point d'attraper son fusil.
Aindreas se saisit de celui-ci et le met en bandoulière. Constatant que le Magyar est hors d'état de nuire il le laisse là. Il prend le signe que Nadish avait récupéré, espérant que ce n'est pas qu'une simple superstition.
Pete, tu peux rester là pour t'occuper de ce beau monde. , tiens notre blessé à l'oeil.
Sur ce il sort, la sacoche de Charles en main. Il prend une lampe à huile dans la cuisine et s'engage dans l'escalier après l'avoir allumé. Il tente alors de suivre ses deux prédécesseurs.

Aindreas déboula à son tour dans l’escalier étroit qui menait au sous sol. Une main crispée sur le fusil et l’autre sur la lampe à huile, il progressait prudemment. Par endroits, le couloir taillé à même la roche de la falaise laissait percevoir quelques rares lichens mais aussi étrange que cela pouvait paraitre malgré l’humidité, l’endroit était relativement dépourvu de mousses ou moisissures. Après quelques mètres dans la terre battue qui se changeait en graviers, Aindreas arriva au premier embranchement. La lampe ne portait pas suffisamment pour voir la suite du tunnel en face mais il aperçut immédiatement un mouchoir au sol qui semblait clairement indiquer la direction à suivre, qu’il ait été laissé par le Baron ou par Charles. Il s’engagea donc dans cette direction.

De son côté, Charles continuait son chemin dans l’obscurité. Sa faible lampe à huile venait éclairer timidement les parois de roche. Après une trentaine de mètres supplémentaires, une nouvelle bifurcation. Sur la gauche, un autre couloir se perdait dans l’obscurité et en face, un couloir étroit et obscur. Au fond de ce couloir une porte de fer fermée. Charles observa avec attention les détails qui trahiraient le passage du Baron mais n’en distingua aucun. Les traces si nettes dans la terre battue avaient disparu à mesure que le sol se changeait en graviers puis en roche nue. Il tendit l’oreille mais le seul bruit qui lui parvenait venait de derrière. Sans doute Aindreas qui le rejoignait avec sa sacoche.

Au vu le la proximité de la porte,Charles prit la decision de tenter cette voie là.Aindreas arrivant derriere verrait entrapercevrait bien la lueur de sa lampe, le couloir etant relativement court.


Refermant prudement sa main sur la poignée ,tout en tenant sa lampe dans la meme main,il tenta d'ouvrir prudement la porte,revolver dans l'autre main ...