02 Diner au chateau

Charles relacha la poignée.

Aindreas l'avait déja rejoint.Ce n'était pas pour lui deplaire,après tout .

Au point ou nous en sommes,l'ami,autant l'ouvrir.Si c'est fermé cela éliminera definitivement cette piste.

Puis il rappuya sur la poignée.

Une fois ses compagnons hors de cause, Pete se précipita sur le fusil de Lazlo pour qu'il soit hors d'atteinte.

Bien que gravement blessé, il pouvait peut-être parlé. Pete s'adressa au blessé:

Tss, tss vous êtes dans de bien sale draps. Je ne crains que votre baron risque d' être en difficulté face à mes amis. Si vous voulez vous en sortir, je peux vous aidez, à condition de me dire quel est le point faible du baron et de son horrible créature à tentacules.

Pete espéra que le peu de conscience qui restait en Lazlo lui permettait de comprendre...

Dans la salle à manger, Lazlo partit d'un rire qui se transforma rapidement en quinte de toux.

Point faible Baron ? Lui plus fort que vous réunis, personne pourra arrêter ! Vous fuir pendant encore vivants !

Il rit encore, comme si la menace de Pete lui paraissait dérisoire. Même s'il était en piteux état, il semblait ne pas se soucier de sa propre vie. Il fit un mouvement pour se redresser mais il perdait beaucoup de sang et nul doute que s'il n'était pas soigné dans l'heure il ne verrai pas le jour se lever.

Quelques mètres plus bas, Charles et Aindreas retenaient leur souffle en actionnant la poignée de la porte. Elle n'était pas verrouillée et le panneau de fer pivota sans résistance. Charles avança prudemment sa lampe pour voir ce qu'il y avait de l'autre côté de l'embrasure. C'était une pièce circulaire d'environ sept mètres de diamètre aux murs de pierre de taille. Quelques vieilleries étaient entassées ça et là mais la pièce ne semblait pas avoir d'utilité particulière. Outre la porte par laquelle ils étaient arrivés, le seul accès visible était un escalier en colimaçon qui donnait sur l'étage supérieur. Il paraissait fort ancien et devait lui aussi dater de l'époque de la construction du château. Charles et Aindreas se prirent à penser que, d'après la disposition extérieure des bâtiments, ils devaient être dans les fondations de la tour à la gauche du donjon. Le passage souterrain devait relier entre eux tous les bâtiments du château et si le document de John était correct, il devait aussi déboucher sur le flanc de la falaise, quelque part en forêt.

Alors que Charles et Aindreas repartaient pour le couloir de pierre et de terre, ils perçurent un grognement étouffé qui provenait du dessus. Ils n’auraient pas su dire exactement d’où mais une chose était certaine, quelqu’un ou plutôt quelque chose (le grognement n’avait rien d’humain) s’agitait au dessus de leurs têtes. Le fait que le son ait été étouffé leur faisait penser que cela pouvait provenir soit de la cour du château, soit d’un des étages supérieurs de la tour.

Aindreas et Charles montèrent donc l’escalier de pierre jusqu’au rez-de-chaussée de la tour. La pièce avait la même taille et le même aspect que l’étage inférieur à la différence près que l’escalier qui menait au premier étage était cette fois droit et en bois. Il était par conséquent beaucoup plus raide. La rambarde était usée, polie par des générations de Barons qui étaient passés par là. A peine remontés du sous-sol, les courageux investigateurs virent immédiatement que la porte qui donnait sur la cour était ouverte alors qu’elle était belle et bien fermée lorsqu’ils étaient arrivés au château. Ils se précipitèrent au dehors, juste à temps pour voir le Baron s’élever lentement en l’air devant le clair de lune. Cela avait quelque chose de très étrange. Il était comme accroché à quelque monture invisible dans une position qui défiait l’imagination. Ils se rendirent compte que c’est cette monture qui grognait bizarrement, comme si elle peinait à porter le Baron.

Aindreas se figea quand il vit le baron suspendue en l'air, comme assis sur une bête invisible. Il ne savait pas comment réagir à cette vision onirique. Il oublia un instant qu'il avait un fusil sur l'épaule.

Charles ne pouvait qu'etre "surpris" par ce qu'ils comptemplaient.Cepedant c'était l'aboutissement logique de tout ce qu'ils avaient vécu auparavant.

L'affrontement final avec un sorcier montant une chose invisible..

Aindreas ! Le cocktail ! enflamme le et vise cette..chose qui porte le baron..meme si nous ne la voyons pas !Cela doit etre une de ces choses qu'iris a decrites..

De mon coté je tente de regler son compte au baron .

Comme toujours ,joignant le geste a la parole ,Charles met le baron en joue.

Si ca tourne mal,on se refugie a l'interieur.A moins que tu veuilles tester le signe en étoile?

Charles surmonta ses interrogations sur la nature de ce qu'il voyait et mit le Baron en joue. Il était déjà à plus de quinze mètres mais s'envolait suffisamment lentement pour qu'il se permette d'ajuster le tir. Il fit feu. Il y avait mit tant de conviction que la balle ne pouvait qu'atteindre sa cible, ce qu'elle fit. Du moins c'est ce qu'on aurait pu penser au premier regard. Charles comprit que là où un homme normalement constitué aurait été transpercé par le projectile, il avait suffi au Baron de tendre la main et de murmurer quelques mots pour qu'elle s'écrase dans sa paume ou plus exactement quelques centimètres en avant de sa paume. L'officier fit feu une seconde fois, visant cette fois le coeur. Tirer pour tuer. La balle n'eut même pas le temps d'atteindre sa cible qu'elle tombait à quelques mètres à peine de Charles.

Aindreas comme tétanisé par ce qu'il voyait eut beaucoup de mal a réagir. Ce n'est que lorsque Charles tira une première balle qu'il reprit prise sur la réalité. Comme convenu, il alluma la bombe incendiaire que leur avait procuré Drobne. A la vue de la vitesse à laquelle la mèche s'enflamma, il se dit qu'il ne boirait plus jamais de l'alcool local, si toutefois ils se sortaient de cette nuit agitée. Il visa alors juste en avant du Baron, là où aurait du se situer une monture s'il s'était agit de Pégase ou d'un quelconque cheval ailé. Malheureusement, même si la force ne manquait pas à l'irlandais, le jet ne fut guère précis et la bouteille alla s'écraser contre le mur d'enceinte du château, libérant immédiatement une gerbe de flammes qui éclaira pendant quelques instants la scène.

Le Baron resserra ses jambes autour de ce qu'il fallait bien appeler une monture afin de libérer ses mains. Il commença alors une incantation a voix haute, le regard plongé dans celui de Charles et les bras en mouvement rapide. Il termina son geste par un coup de son poing droit dans sa paume gauche en criant Yog Sothoth. Aussitôt, Charles fut balayé par quelque force invisible aussi facilement que Babe Ruth aurait frappé un home run en championnat. Il fut projeté contre la tour qu'ils venaient de quitter. Aindreas entendit nettement plusieurs craquements morbides au moment ou Charles heurta avec une incroyable violence le mur puis le sol, laissant une trainée de sang sur la tour séculaire. Le Baron partit d'un rire démoniaque et poursuivit son ascension vers le disque lunaire.

[HRP : Charles perd 9 PV et est KO. Aindreas perd un point de santé mentale à la vue du spectacle du Baron qui s'envole sur une monture invisible mais reste maître de lui : il peut utiliser le fusil s'il le souhaite ou battre en retraite dans la tour.]

En entendant les coups de feu, Pete prit peur.

Il faut sortir de ce pétrin et vite...

Pete prit des verres d'eau et arrosa la tête d'Iris et de Nâdish.

Une grande lueur éclaira le salon et Pete vit le baron voler et s'éloigner du château. Pete courut dans la cuisine à la recherche de quoi se défendre. Il sentait bien l'inutilité d'une telle démarche face à ce qu'ils affrontaient. Au moins, il était rassuré. Ensuite, il chercha un objet pour véhiculer ses amis. Une telle demeure devait bien avoir un charoit à fromage. Il pourrait ainsi déplacer ses amis.

Si la drogue continue à faire effet, je pourrai les fais sortir. Le plus simple serait de sortir par là où nous sommes venus

Pete regarda ses amis une dernière fois et partit à la recherche de ce qu'il cherchait.

Aindreas ne songea même pas à utiliser son fusil, il prit Charles par les épaules et le traîna à l'intérieur, à l'abri de ce démon volant et de son terrible cavalier en espérant que les craquement qu'il avait entendu n'ai pas trop de conséquences.

Le verre d’eau et les quelques claques que distribua Pete paniqué n’eurent aucun effet sur Nâdish qui continua tranquillement sa nuit. En revanche, Iris grogna légèrement puis ouvrit péniblement un oeil. Tout tournait dans sa tête et elle avait terriblement envie de dormir mais à la vue du visage livide de Pete et de son empressement à faire n’importe quoi qui puisse avoir un peu de sens en pareille situation, elle se dit qu’elle pourrait faire l’effort d’attendre encore quelques heures pour terminer sa nuit. Voyant qu’elle commençait à se réveiller, Pete continua de la stimuler et son visage s’éclaircit peu à peu.

De son côté, Aindreas se saisit des épaules de Charles et le tira vers l’entrée de la tour. Il avait l’impression de tirer un sac à patates, ou plus exactement un pantin complètement désarticulé. A première vue son crâne ne saignait pas mais son avant bras gauche faisait un angle assez improbable et les pierres de la façade avaient labouré son dos. Sa veste était déchirée et teintée de sang. Pas d’hémorragie visible mais il s’en était fallu de peu : Charles respirait encore mais il aurait besoin de soins rapidement. Dans la cour, le Baron n’était maintenant plus qu’un point devant le disque lunaire.



[HRP : Iris peut réagir mais toutes ses compétences sont diminuées de moitié pendant les 4 prochaines heures. Merci de jouer en conséquence (bafouillements, maux de tête, bâillements, tendance à somnoler si non stimulée...)]

Iris avait l'impression d'être maltraitée et secouée comme dans un bus à une heure de pointe. Elle entendait bien vaguement la voix de Pete l'appeler, mais cela l'énervait plus qu'autre chose... ce foutu journaliste ne pouvait-il donc pas respecter le sommeil des honnêtes gens? Ca ne pouvait pas attendre demain, non?

Mais quel jour sommes nous exactement? Question à laquelle elle n'arrivait pas à répondre au milieu de son rêve comâteux et perturbé. Pas plus qu'elle ne savait ou elle pouvait être.

Arkham? Non... Boston? Non plus... ha si... ça lui revient... Drosvona...

DROSVONA ?????

Tout lui revint en tête en une seconde, même si ses esprits ne reprirent pas leur vivacité d'origine.

Que s'est -il passé? Nous étions plein en repas avec le baron, et puis plus rien...

Mais? Pourquoi cette langueur? J'ai tellement de peine à ouvrir mes paupières...

Et pourquoi Pete crit-il ainsi? Je ne comprends pas ce qu'il me dit... comme si ces paroles étaient ralenties...

Mais? Pourquoi mon chemisier est-il ouvert? Et mouillé?

Elle aperçoit alors en fixant sa poitrine le Signe des Anciens qu'elle avait tracé au rouge à lèvre avant leur venue dans le château. Les souvenirs se bousculent dans sa tête, les idées s'éclaircissent un peu mais son corps semble refuser d'obéir, comme en torpeur.

Pete! Mais? Mais? fait-elle en tentant de masquer sa poitrine d'un geste peu précis, le regard accusateur...

Aindreas posa Charles au sol. Il préférait ne pas aggraver sa blessure. Le baron était loin, il ne devraient pas revenir tout de suite. Aindreas se précipita dans la salle à manger pour y chercher Nadish.
En voyant qu'il était encore endormi il s'adressa à Pete et Iris:
Charles est blessé, quelqu'un pourrait venir le soigner ?

Toujours l'esprit embrumé, Iris, les yeux mi-clos, répond du tac-au-tac à Aindreas avec un air d'extrême évidence:

Ben oui! Nadish, voyons!

Puis elle tente de se lever mais s'écroule dans un fauteuil, tellement ses jambes ne la portent pas encore...

Entre deux hoquets, Lazlo continuait de ricaner dans son coin voyant l’état précaire de Charles. Le Baron n’y avait pas été de main morte mais même si son état était sérieux, l’officier passerait la nuit si ses amis se penchaient sur son cas.

Aindreas et Pete tentèrent de parer au plus pressé. Iris avait tellement mal à la tête qu’elle n’apporta pas grand-chose de très constructif. Leurs très vagues notions de médecine ne leur permettraient certainement pas de faire un diagnostic aussi complet que n’aurait pu le faire un médecin comme Nâdish mais ils essayèrent tout de même de faire un état des lieux. En le manipulant le moins possible, ils observèrent que l’officier avait l’avant bras gauche fracturé, le tibia probablement lui aussi fracturé, l’épaule droite démise et le dos en lambeaux. Une bosse commençait à se former à l’arrière de son crâne mais il n’y avait pas de plaie à cet endroit. Ce qui les préoccupait le plus était l’avant bras. Un os avait déchiré la peau et la veste de Charles si bien que du sang coulait par cette ouverture.

Voyant bien plus clair dans la salle à manger que dans la cour, Aindreas s’en aperçut, déchira un morceau de la veste du malheureux et le noua en garrot autour de son bras. Cela mit un net frein à l’hémorragie. Bien que très impressionnante, la plaie du dos ne semblait pas sujette à inquiétude immédiate. Même s’il était inconscient, son pouls et sa respiration paraissaient quasi normaux. Ils auraient tout de même besoin des services d’un médecin.

Aindreas était soulagé, Charles était hors de danger.
Il fallait faire vite avant que le Baron ne revienne. Lazlo pourrait leur parler mais comment l'en persuader, il allait mourir et le savait certainement ?
Il s'approcha du blessé, regardant sa blessure d'un air apitoyé.
Tu vas mourir Lazlo. Parle nous de ton maître avant de partir. Essaie de te racheter avant ton dernier souffle, Dieu te pardonnera peut-être tes fautes.
Aindreas s'agenouilla et sortit son crucifix.
Tu veux parler Lazlo ?

Pendant ce temps, Iris essaie péniblement d'émerger. Mais rien n'y fait, une terrible torpeur l'empêche d'agir à sa guise. Un peu comme dans certains cauchemars où l'on court à en perdre haleine sans avancer d'un pousse, ou qu'on a les paupières si lourdes que jamais on n'arrive à voir le visage de son interlocuteur.

Mais la petite Française a une sacrée volonté (certains diront qu'elle est pénible) et décide d'en finir avec cet état vaseux. Elle se traîne jusqu'à la cuisine, ouvre un robinet d'eau froide et met sa tête dessous, jusqu'à ce que ses esprits reviennent un temps soit peu. Puis, saisissant une cruche qu'elle remplit à ras-bord, elle revient à la salle à manger vider ladite cruche sur la tête de Nadish endormi.

Une fois Charles "soigné", Pete regarda Iris et l'aida à réveiller Nâdish.

Pete expliqua l'empoisonnement du plat et donna en détail les différents évènements produis pendant la perte de conscience d'Iris. Ainsi, elle sut que rien de fâcheux ne lui était arrivé.
Maintenant, un autre problème se posait: que faire?? Notamment, à cause du départ du baron du château, mais pendant combien de temps??

Ce sorcier a pris la poudre d'escampette... Il semble être un puissant sorcier. Ni les armes, ni le feu ne l'ont empêcher de mettre Charles dans un sale état. Nous avons besoin de Nâdish au plus vite pour soigner Charles. Mais après? restons nous au château ou allons nous utiliser le passage pour revenir au village? A moins qu'Iris, tu aurais découvert un moyen de nuire au baron?

Iris avait toujours du mal à émerger... mais elle réussit à articuler tant bien que mal ce qu'elle avait en tête.

Non... fouillons la bâtisse plutôt... nous n'aurons... pas deux fois... cette occasion. Je... je m'occupe des livres... j'en prendrai un grand nombre... que je consulterai plus tard... en paix...

Une fois Nâdish éveillé... occupez vous de fouiller toutes les pièces... en restant prudents...

Et elle se dirige alors d'un pas mal assuré vers la bibliothèque afin d'y faire son choix...